Parlez-nous un peu de vous Alice Pervilhac...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? C'est une excellente question. Quand j'avais six ans, déjà, mon oncle m'allumait Works sur son pc et "j'écrivais des histoires"... La lecture, les livres, et l'imagination ont toujours fait partie de mon univers. Je suis souvent "dans la Lune", je m'enferme dans mon univers et j'oublie tout ! La seule manière que j'ai trouvée de partager tout ce que ma tête crée, c'est de l'écrire. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? C'est très très varié... Mes premières lectures n'étaient pas de la fantasy, mais plutôt de la science-fiction, que j'ai découvert grâce à mon papa à travers des classiques du genre. Asimov, Herbert ("Dune"), Simak, Orson Scott Card (je relis régulièrement "La Stratégie Ender"), autant d'auteurs dont j'avais lu et relu les œuvres avant mes quatorze ans et qui m'ont beaucoup, beaucoup inspirée. La fantasy est venue plus tard, avec des œuvres comme le "Seigneur des Anneaux", évidemment, ou les cycles imbriqués des "Aventuriers de la mer" et de "l'Assassin Royal", de Robin Hobb. Enfin, j'ai été touchée par des auteurs bien plus classiques. Je garde précieusement le vieil exemplaire de "Madame Bovary", de Gustave Flaubert, que m'avait confié ma mère, mais j'ai aussi adoré "Bel-ami" de Maupassant. "Candide", de Voltaire, m'a aussi fait beaucoup rire. Comme tu le vois, c'est vraiment hétéroclite... Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Aïe, dure question. Je ne m'identifie à aucun en particulier ; Aintza, l'héroïne de mon roman Demi-fée, a une vie de famille plutôt compliquée, tout comme moi... Même si à côté d'elle, tout à coup, je relativise ! Clémence, héroïne de ma novella Arimaspes, a un léger de souci de gestion de ses émotions, comme ça peut m'arriver, et préfère écrire avec du papier et un stylo qu'avec un clavier - en cela, je me retrouve en elle. Shaïn, enfin, héroïne d'un texte qui finira sans doute en roman un jour, est une battante même si elle-même refuse d'y croire. elle s'accroche à la vie même à travers les pires épreuves parce qu'elle veut croire qu'il y a, tout au bout du tunnel, une lueur qui l'attend, et qu'il ne tient qu'à elle de l'atteindre. C'est un peu moi aussi. Pourtant, je n'ai aucun personnage "à mon image"... Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Aucun de mes livres n'est jamais sorti, donc c'est une très bonne question ! Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Eh bien, comme tout le monde, au début, c'est un coup à encaisser. Pourtant j'essaie toujours de peser le pour et le contre, et de répondre respectueusement et en argumentant mon point de vue. Si la critique est négative par pure méchanceté, comme ça arrive, je me contente de l'effacer de mon esprit. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Aucun. J'ai l'écriture solitaire. C'est une maladie grave, mais heureusement pas contagieuse ! Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Mon premier manuscrit sera peut-être publié bientôt - j'attends la réponse de l'éditeur ! Je ne peux pas te dire si ça aura été compliqué, mais en tous cas c'est lui qui est rentré en contact avec moi, par intérêt pour mon travail, donc je pense que c'est plus facile que pour beaucoup d'autres. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Oui, chacun de mes textes est lu par un comité de lecture d'au moins cinq personnes d'âge, de sexe et de centres d'intérêt différents. Leurs retours me permettent d'appliquer les premières corrections, puis de leur renvoyer le texte pour nouvelle relecture. Si ces gens sont devenus des amis, certains n'étaient que des bêtalecteurs. Malgré la relation que nous avons nouée, leur travail n'a pas changé ! D'autres sont des amis auteurs, qui ne se gênent néanmoins pas pour me dire mes quatre vérités quand c'est nécessaire. Quels sont vos projets ? J'attends la réponse pour la publication éventuelle d'une novella, et en parallèle de cela je travaille sur mon roman Demi-fée, qui est en cours depuis des années. J'ai aussi plusieurs idées pour d'autres textes (j'en ai compté neuf la dernière fois que j'ai voulu en faire la liste) et je travaille sur une nouvelle pour un appel à texte... J'essaie de rester organisée, mais ce n'est pas vraiment dans mon caractère donc c'est assez difficile ! Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Tout dépend de ce que vous recherchez... Je m'applique à créer des univers aussi riches que possible, mon but étant de donner vie à des choses qui pour moi, sont aussi réelles que les gens que je croise dans la rue. je m'inspire de tout et de rien, des légendes celtiques pour mon roman, de la mythologie grecque pour "Arimaspes", d'un de mes cauchemars pour "Déchue", le texte dont Shaïn est l'héroïne... J'ai des situations de départ parfois dures, mais je ne perds pas de vue la beauté qui existe en toute chose, et c'est cette dualité entre la tristesse et la joie, entre la laideur et la beauté, entre l'attirance et le rejet, que j'essaye le plus souvent de transmettre. |
Date de l'interview : Juillet 2013 © Des encres sur le papier