Parlez-nous un peu de vous Alice Scarling...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Pour ça, il faut remonter loin dans le temps. En fait, d’aussi loin que je me souvienne, j’ai aimé lire des histoires et en raconter. Quand j’ai appris à tenir un stylo (et à écrire plus que mon prénom avec), j’ai commencé à écrire. Un journal intime, des poèmes (j’ai honte) et des histoires en tous genres. J’étais déjà accro au fantastique à l’époque alors ça impliquait toujours un chevalier, un dragon et une princesse. Bref, arrivée à l’adolescence, et après une brève et utopique passion pour l’armée de l’air, j’ai décidé qu’un jour, je serais écrivain. Mes héros à l’époque (et c’est toujours le cas) n’étaient pas des chanteurs de boys bands ou des acteurs, mais des auteurs que j’admirais. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Il y en a beaucoup alors disons que je ne vais citer que quelques noms majeurs : Tolkien, Anne Rice, Shakespeare (ça fait un peu pompeux dit comme ça mais vraiment, difficile de passer à côté !) et Edgar Allan Poe. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Aucun et tous à la fois ! Certains pour des traits de caractère, d’autres en raison de l’affection que je leur porte. J’ai un personnage qui fait un peu ce qu’il veut sans se préoccuper de mes plans et bien que ça m’énerve, je trouve ça aussi très amusant… J’en ai un autre qui n’aurait dû être qu’un personnage très secondaire avec une seule scène et qui au final revient sans arrêt… Bref, je les aime tous, chacun à leur manière, et du coup, je me sens proche de chacun d’une façon différente. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Surexcitée, impatiente, terrifiée, fébrile… Je passe les deux dernières semaines à afficher ma plus belle « poker face » alors qu’à l’intérieur, je suis en ébullition. J’ai beaucoup de mal à l’expliquer. C’est un peu comme les trente secondes d’escalade dans des montagnes russes. On sent l’inclinaison du wagon, on entend les rouages qui grincent, les gens passés avant qui crient… On sait que dans un instant, on va se faire secouer dans tous les sens, on va hurler à s’en déloger les poumons mais aussi qu’on sera heureux en redescendant. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Assez sereinement. Je suis devenue écrivain pour partager mes histoires avec des lecteurs. J’ai donc envie de connaître leur opinion, savoir ce qu’ils ont aimé ou non, partager et échanger avec eux. Je suis heureuse d’avoir un retour sur mes écrits, qu’il soit positif ou négatif, parce que ça veut dire que j’ai des lecteurs et c’est déjà une chose incroyable et merveilleuse. Bien sûr, j’aimerais qu’ils soient tous heureux de leur lecture et en ressortent satisfaits mais je sais que c’est impossible. Les critiques négatives sont incontournables. Elles font partie de l’échange et si elles sont constructives, elles peuvent me permettre de m’améliorer. La seule chose qui m’ennuie, c’est qu’en général, les lecteurs qui n’ont pas aimé ne veulent pas en parler. Ils postent leur avis dans un coin, sans m’en faire part, du coup c’est un peu compliqué d’en discuter et d’en savoir plus. Mais bon c’est comme ça ! |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Je pense que l’écriture à plusieurs est avant tout une question de rencontre. Dire « j’aime le travail de tel auteur alors je voudrais écrire avec lui » me semble assez irréaliste. Donc essentiellement avec des amies à moi. Je fais partie d’un petit groupe très soudé que l’écriture a réuni. On travaille chacune sur nos propres projets mais on espère vraiment un jour avoir le temps d’écrire à quatre ou six mains ! Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Je dois dire que sur cet aspect je suis plutôt chanceuse. Je connais bien l’équipe de Bragelonne / Milady donc il n’a fallu que quelques mois pour que mon manuscrit passe en comité de lecture. Comme je n’envisageais pas de me faire publier ailleurs, je n’ai même pas envoyé mon manuscrit dans d’autres maisons en attendant. Si l’équipe de Bragelonne avait refusé mon texte, j’en aurais écrit un autre pour leur soumettre ! Pour ce qui est du déroulement, ça ne ferait pas non plus une grande histoire épique. J’ai envoyé mon texte, puis j’ai attendu. Je me suis inquiétée, j’ai relancé, j’ai attendu… Et puis un jour j’ai reçu un message qui disait que mon texte était retenu, et je suis allée signer un contrat d’édition. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Oui, absolument. J’ai une petite équipe de "beta lecteurs" qui passent sur tous mes textes. C’est très compliqué d’avoir du recul sur ses propres œuvres ; par conséquent, il me semble vital d’avoir des avis extérieurs. Je suis bien sûr « seul maître à bord » et s’ils pointent des choses alors que j’en étais satisfaite, je ne les retoucherai pas. Mais la plupart du temps, la question ne se pose pas : ils me signalent précisément les passages dont je n’étais pas convaincue moi-même. Quels sont vos projets ? Je suis en pleine écriture du troisième tome de ma série Requiem pour Sascha (Le tome 2 "Dies Irae" sortant le 22 août) . Quand j’aurais terminé, j’ai bien l’intention de dormir et jouer à World of Warcraft (parce que l’année écoulée a été intense et fabuleuse mais épuisante !) Après ça, j’ai quelques pistes à explorer, des idées qui me sont venues et que j’ai notées dans un coin de carnet en attendant d’avoir le temps de m’y pencher. Ce sera le moment de jeter la casserole de pâtes contre le mur et de voir ce qui colle… (Quand je vous dis que j’ai besoin de sommeil.) Enfin une chose est sûre : je n’ai pas l’intention de m’arrêter là et je vais continuer à écrire tant que mes doigts pourront taper sur un clavier et que mon cerveau voudra bien me fournir des idées. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Mes romans sont comme moi et j’aime les histoires d’amour compliquées, les héroïnes qui ont du chien, les héros sexy, l’humour, l’action (s’il y a des explosions c’est encore mieux), les atmosphères goth, les vampires et les histoires d’Apocalypse. (Liste non exhaustive.) |
Date de l'interview : Juillet 2014 © Des encres sur le papier