Parlez-nous un peu de vous Anne-Cécile Feugnet...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours vu mon père à son bureau avec un crayon à la main et des feuilles griffonnées partout autour de lui. J’ai eu naturellement envie de faire comme lui et j’ai écrit mes premiers poèmes à l’âge de 6 ans, avec des fautes partout mais les rimes étaient là, même si elles n’étaient pas très riches. La bibliothèque familiale était remplie de bouquins passionnants et j’adorais lire, mais bien avant l’adolescence, je me disais qu’un jour, j’écrirais moi aussi des livres pour les autres. C’était déjà mon rêve d’enfant. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Dès la fin de l’adolescence, j’ai dévoré les romans des soeurs Brontë, ceux de Daphné du Maurier, de Maurice Denuzière, puis il y a eu Alain Fournier, Colleen McCullough et Jeanne Bourin avec qui j’ai découvert le Moyen-âge de façon bien plus passionnante qu’à l’école. Je me suis mise à la science-fiction et à l’anticipation beaucoup plus récemment avec Aldous Huxley et George Orwell. Je crois que chacun de ces auteurs m’a inspiré à sa façon, que ce soit pour la richesse des mots, l’imagination, l’aventure, le romantisme ou la réflexion sur l’avenir. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Le personnage de mes écrits qui me ressemble le plus, vous le découvrirez bientôt dans mon prochain roman qui paraîtra très prochainement aux éditions Artalys (un été caniculaire), c’est Cécile. Enfin je dirais plutôt qu’elle ressemble à ce que j’étais il y a quelques années, prête à faire un peu n’importe quoi pour ne pas céder à la routine, pour vivre à fond chaque instant même s’il représente un danger et que les conséquences peuvent être désastreuses. En bon bélier que je suis ! Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Très nerveuse, un peu comme quand on passe un examen dont dépend notre avenir tout entier. J’éprouve une énorme appréhension qu’il ne plaise pas, que les critiques se transforment en jugement dernier. J’ai la trouille, un trac monstre et pourtant j’adore ces poussées d’adrénaline. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? C’est la première fois la plus dure. Quand j’ai lu ma première critique négative, je me suis sentie nulle, honteuse, j’ai eu envie d’arrêter d’écrire, et puis plein de gens m’ont encouragée, m’ont fait comprendre qu’on ne peut pas plaire à tout le monde. Maintenant, même si les mauvaises critiques m’atteignent encore, j’essaie d’en tirer quelque chose de constructif pour m’améliorer, surtout quand les mêmes points négatifs ont tendance à revenir plusieurs fois. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Je suis en contact avec plusieurs auteurs, on se donne des conseils et des tuyaux, mais je ne suis pas prête à travailler concrètement avec un auteur en particulier sur un projet personnel. Mais il y a eu une exception pour les deux recueils collectifs « antho-noire pour nuits blanches » et « antho-noire pour nuit de Noël » où chacun des auteurs retenus a mis sa patte dans l’écriture de l’ultime nouvelle. C’était très amusant et j’ai eu l’honneur d’avoir à démarrer les deux histoires, je me suis bien amusée, ce n’était pas un travail sérieux, mais très sympathique à réaliser. Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Je m’étais attendue à ce que ce soit bien plus compliqué de trouver un éditeur. Quand je me suis lancée dans l’aventure avec « la face cachée des dômes », j’ai commis une erreur de débutant en présentant d’abord mon manuscrit aux célèbres arnaqueurs qui assombrissent le monde de l’édition, les maisons d’édition à compte d’auteur, et en même temps aux grandes maisons d’éditions. Les premières m’ont répondu dans la semaine qui suivait en me proposant de débourser des sommes astronomiques pour que mon livre voit le jour, et les secondes ont répondu négativement, beaucoup plus tard. J’ai donc ciblé mes recherches vers des petites maisons d’édition bien plus modestes. J’ai obtenu quatre réponses positives et j’ai choisi Rebelle édition, au feeling. Pour mes nouvelles, c’était plus facile puisque j’ai répondu à des appels à texte. Pour mon prochain roman « un été caniculaire », j’ai déniché un appel à manuscrit sur facebook, proposé par les éditions Artalys, qui me semblait parfaitement correspondre à mon roman. Et ça a marché. Mon parcours est donc pour l’instant plutôt chanceux. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Oui. J’ai trois amies qui lisent énormément et qui, en plus, sont fans de mes écrits. Pour une critique plus masculine, il y a mon frère. Je leur demande d’avoir une vue très critique sur le fond de mes histoires, de découvrir des incohérences ou des parties superflues, ou encore d’autres qui mériteraient d’être développées. Quels sont vos projets ? Pour l’année 2014, mes buts seront de terminer l’écriture de deux romans d’anticipation en cours et de participer à quelques appels à texte pour des nouvelles dont les thèmes proposés me parleront. Notamment avec « antho-noires pour nuits chaudes » où le challenge sera nouveau pour moi. Ecrire une nouvelle érotique noire, je n’ai jamais fait ça mais ça me tente bien, justement parce que c’est nouveau. Même si ça ne passe pas, ce sera une expérience intéressante. Ca devrait bien me prendre une année entière tout ça, après on verra... Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Question difficile. Je « joue » dans deux univers différents, le contemporain et l’imaginaire. Déjà l’anticipation m’attire énormément, j’aime imaginer l’avenir sur Terre tel qu’il pourrait nous bien être un jour si nous ne faisons rien pour changer les choses. J’aime aussi choisir des thèmes actuels et les transposer dans le futur. Mais que je décrive l’avenir ou le présent, je mise autant sur le côté psychologique, le ressenti de mes personnages, que sur l’action en elle-même. J’essaie toujours de mettre de la couleur, de la poésie, dans le vocabulaire que je choisis, pour transmettre des sentiments forts et amener les lecteurs là où je le souhaite. |
Date de l'interview : Janvier 2014 © Des encres sur le papier