Parlez-nous un peu de vous Arthur Ténor...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Sans doute vais-je vous surprendre, mais ce n'est pas du tout une vocation de jeunesse. Au contraire, comme je le raconte souvent aux lecteurs que je rencontre, jamais de la vie je n'aurais voulu être écrivain (trop fâché avec l'orthographe). Et puis voilà, on ne choisit pas toujours son destin. C'est un peu comme la rencontre de l'amour de sa vie, cela peut vous arriver de manière totalement inattendue, sans qu'on l'ait vu venir même. Pour faire court, à l'âge de 18 ans, j'ai eu l'idée d'une histoire qui m'a, si je puis dire, complètement emballée. Cela tombait pendant des vacances scolaires. Depuis, je n'ai jamais cessé d'écrire… Et d'apprendre à écrire. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(s) ? Il en est un que j'ai connu personnellement, à une époque où je commençais à rêver de publication. Il s'agit de René Barjavel. Il se trouve que, comme moi, il était d'origine bourbonnaise. Lorsqu'il revenait dans sa région natale, j'allais le voir pour lui demander des conseils. Quel homme ! Des souvenirs inoubliables et des phrases restées dans mon esprit comme des lanternes qui ne s'éteignent jamais et vous aident à ne jamais perdre le cap. Par exemple, il me disait qu'il me faudrait être très patient si je voulais espérer être publié, car "écrivain, c'est un métier !". Il faut du temps pour en maîtriser les techniques et les difficultés. Et encore, on n'y arrive jamais tout à fait, je crois. Sinon, Tolkien a été une autre sorte de maître, d'où mon goût pour la Grande Evasion. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Un romancier vous répondra toujours (ou souvent) que tous ses personnages sont importants et qu'il s'en sent proche d'une certaine façon. Ainsi qu'un comédien, j'adore concevoir les méchants et me mettre à leur place. Tout comme j'adore leur mener la vie dure et au final les vaincre. Mais bon, je pourrai vous répondre qu'on me retrouvera sans doute davantage dans Thédric Tibert, le héros du premier "Voyage extraordinaire" ("Aux royaume des 7 Tours", Plon Jeunesse), mais aussi de Pardaillant, le chien génétiquement modifié de mes deux premiers romans, ou encore le chevalier agent secret, Le Félin (un super héros médiéval). Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Les lecteurs pensent sans doute que c'est la grande fébrilité, comme un papa se rongeant les ongles dans la salle d'attente de la maternité. En fait, c'est surtout l'inquiétude que son dernier bébé ne trouve pas son public. Ça fait plaisir, mais ça crée aussi beaucoup de soucis. Cela dit, après 90 "naissances", on commence à s'habituer… encore que, pour certaines sorties la tension monte en flèche (ce sera le cas en mars, avec la sortie d'un grand format qui sera le tome "Origine" de ma série des "Voyages Extraordinaires"). Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Ça dépend. Si le critique est honnête, sincère et reste courtois, tout avis est important, même s'il ne nous paraît pas forcément justifié. C'est un regard extérieur et j'y accorde beaucoup d'attention. En revanche, quand le critique est malhonnête, idéologue et violent (généralement tout cela va ensemble), je n'apprécie guère. Par exemple, il m'est arrivé de lire une critique très négative sur l'un de mes livres que le critiqueur n'avait pas lu (c'était flagrant), mais dont le thème ne lui plaisait pas. Autre exemple, j'ai lu des critiques désobligeantes portant, non pas sur le roman lui-même, mais sur l'éditeur ("pourquoi un éditeur de supermarché vient-il se commettre dans la vraie littérature ?") C'est d'une bêtise sans nom, sans compter que c'est très injuste. Enfin, certains (rares heureusement) sont vulgaires, méchants, volontairement blessants, sans doute parce qu'ils ont un problème de personnalité, d'affirmation de soi, ou une frustration d'écrivain raté, qu'ils doivent compenser par l'outrance (dans les deux sens d'ailleurs). Toute personne qui s'expose au public rencontre ce genre d'individu. Face à eux, je suis une vitre (blindée). |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
J'ai quelques copains et copines auteur(e)s avec lesquels je pense m'entendre assez bien pour partager une expérience d'écriture à deux cervelles. Je n'en citerai aucun, mais des projets sont en gestation… Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Quand on ne connaît pas le cousin du frère de la tante du président de la République, oui, ça peut ne pas être facile (euphémisme). Mais il faut faire confiance dans le flair des éditeurs. Généralement, et s'ils ont gardé un esprit de "découverte", c'est-à-dire s'ils ne sont pas trop emportés dans le tourbillon des publications (à 70 % étrangère, pour la littérature ados, en moyenne, m'a-t-on dit), ils ne laisseront pas passer un ouvrage qui mérite d'être publié. Dans mon cas, ma "découverte" par un éditeur a demandé vingt ans. Je pense que les dix-neuf premières années, je n'étais pas prêt. Pas assez pro et surtout j'écrivais pour les adultes alors que j'étais un auteur pour la jeunesse. C'est justement un éditeur qui m'a, en quelque sorte, révélé à moi-même. Comment cela s'est-il passé ? Comme pour tous les aspirants écrivains, par l'envoi d'un manuscrit par la Poste, qui est tombé entre les bonnes mains et au bon moment. La publication est d'abord et avant tout une rencontre réussie, entre un auteur et un éditeur, puis entre le couple auteur/éditeur et les lecteurs. J'accorde beaucoup d'importance à la confiance, car comme dans les couples, sans confiance on avance plus difficilement, la fidélité est précaire et au final, c'est la déception garantie. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? En tout cas, ni par les amis (je tiens à les garder) ni par l'entourage familial (car même s'ils sont sincères, leur avis ne vaudra que pour ce qu'ils représentent, soit entre 0, 0000001 % de la population et 99, 9999999 %) Par contre, j'ai l'immense chance d'avoir épousé une enseignante qui a fait des études de Lettres, est une vraie littéraire, disposant d'un niveau de correctrice professionnelle, que j'aime et qui m'aime et me conseille sans complaisance, mais avec un vrai respect de ma personnalité d'auteur. Je lui dois tant… Quels sont vos projets ? Je suis définitivement et irrémédiablement un auteur de séries. Aussi, trottent dans ma tête plein d’idées, pour tous les goûts et tous les âges. Ma difficulté est souvent d’en choisir une qu’on voudra bien me publier… Je suis un enfant d'Henri Verne (l'auteur de "Bob Morane"). L'événement du printemps, sera la sortie chez Scrinéo Jeunesse d'un grand format qui est (pour ceux qui connaissent ma série des "Voyages extraordinaires") l'aventure "Origine", celle où furent découverts les tunnels quantiques menant à l'Imaginaire et au royaume des Sept-Tours… Mise à jour : 9 mai 2015 Je suis définitivement et irrémédiablement un auteur de séries. Aussi, trottent dans ma tête plein d’idées, pour tous les goûts et tous les âges. Ma difficulté est souvent d’en choisir une qu’on voudra bien me publier… Je suis un enfant d'Henri Verne (l'auteur de "Bob Morane"). L'événement de ce printemps 2015 sera la sortie chez Scrinéo Jeunesse de mon quatrième Roman d’horreur (Cette fille est un vrai démon), et j’attends avec une grande impatience la renaissance d’un grand format qui est (pour ceux qui connaissent ma série des " Voyages extraordinaires ") la première aventure de Thédric Tibert dans un infinimonde de l’Imaginaire, en l’occurrence Le royaume des Sept-Tours. C’est pour le 25 août chez Scrinéo. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Lisez ! Vous trouverez bien au moins un de mes romans, parmi les quelques dizaines encore disponibles en librairie, qui trouvera grâce à vos yeux et vous apportera un délicieux moment d'évasion. |
Date de l'interview : Novembre 2012 © Des encres sur le papier