Parlez-nous un peu de vous Bérengère Rousseau...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? J'écris depuis longtemps. Déjà à l'adolescence, j'écrivais. Pour mon propre plaisir, je faisais rarement lire mes écrits. Sauf ma maman. A l'époque, j'étais passionnée de romans policiers alors j'écrivais essentiellement des nouvelles de ce genre. J'avais d'ailleurs créé un personnage un peu à la façon d'Hercule Poirot, un des personnages emblématiques d'Agatha Christie. Je n'ai plus cessé d'écrire depuis mais je me suis diversifiée, passant de la poésie aux haïkus et des nouvelles aux romans. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Evidemment, Agatha Christie. C'est elle qui m'a mis, la première, sur le chemin de l'écriture au sens large. En ce qui concerne les genres de la SFFF, je citerai David Eddings. C'est lui qui m'a donné envie d'en lire et d'en écrire. Là encore, au sens large. J'écris et lis autant de la fantasy que du fantastique ou de la SF pure. J'adore varier les styles et les auteurs. Bien entendu, les auteurs francophones sont également des sources d'inspiration quotidienne. Ils n'ont rien à envier à leurs homologues anglophones tant la francophonie regorge de grands talents comme Jean-Claude Dunyach, Samantha Bailly ou Sire Cédric. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Je l'ignore, à vrai dire. Je suis assez loin de mes personnages mais je mets toujours quelque chose de moi en eux. Je ne sais pas trop pourquoi mais c'est quelque chose qui me tient à cœur et que je fais sans même m'en rendre compte. Je dois dire que bien souvent, ce sont mes bêta-lecteurs qui s'en rendent compte avant moi. Parfois, je reviens sur leur caractérisation, histoire qu'ils aient leur identité propre mais parfois je ne peux pas faire autrement. Cela fait aussi partie d'eux ensuite. Sans doute le personnage qui me ressemble le plus est l'un de ceux qui évolue dans l'un de mes projets en cours, grande fan d'égyptologie, avec un animal de compagnie qui n'est autre que la réincarnation d'une déesse de l'Egypte ancienne (bon, je vous avoue que mon chat n'a rien d'un dieu... quoique !). Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Très stressée. C'est comme une naissance. J'ignore comment cela va se passer et j'espère qu'il vivra sa vie pleinement. C'est mon bébé et je le chéris, il a une histoire très personnelle et il représente une partie de ma vie d'écrivain, une étape dans mon cheminement. Il représente mes qualités et mes défauts, du coup, je perds toute objectivité et je suis comme sur un fil. C'est angoissant et tellement excitant à la fois. Un vrai moment d'ambiguïté pure ! Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? C'est difficile à gérer, même si cela évolue avec le temps. Quoique. Nous en discutons souvent avec des copains auteurs et au final, même si je prends beaucoup de distance avec ça, je me remets toujours en question. Parfois, je dirais même que l'on se remet trop en question. Après tout, même si le lecteur a le droit de penser ce qu'il veut, le roman est et reste le bébé de son auteur. Il a donc du mal à gérer le retour négatif qu'on peut en faire. Je ne crois pas qu'on puisse faire abstraction de la critique, à moins de vivre en ermite et donc de ne jamais tomber dessus. Ce qui est sans doute plus difficile à gérer, c'est la manière de présenter la critique. Certaines peuvent tout à fait être une base de travail pour les prochains écrits de l'auteur alors que d'autres ont pour unique but de déstabiliser l'auteur, voire même de le blesser gratuitement. Cet aspect est pour moi le plus dévastateur. Qu'un lecteur n'aime pas un livre, soit. Qu'il ne l'ait pas compris, soit aussi mais qu'il démolisse l'auteur (et non le livre), là non. Je ne suis pas d'accord. La frontière peut être vite franchie. Il m'est arrivé de critiquer des livres et de ne pas avoir aimé mes lectures mais je me suis toujours dit qu'il fallait juger le livre et non l'auteur, qui est et reste une personne avec ses qualités et défauts mais surtout, sa sensibilité. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Je ne peux pas faire sans citer Cindy Van Wilder, une auteur que j'affectionne beaucoup, une vraie personne de cœur et un soutien sans faille. Sinon, après discussion avec d'autres auteurs sur les réseaux sociaux, il n'est pas impossible que nous travaillons de concert sur un projet à plusieurs mains ! Affaire à suivre, donc ! Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Oui et non. Oui, je suis quelqu'un de compliqué !Oui parce que le premier qui a été publié ("Rédemption", aux Editions du Riez) n'est pas le premier que je termine. Quand j'ai signé mon contrat avec le Riez pour "Rédemption", ce n'était pas le roman que je leur avais envoyé. Je leur avais envoyé mon roman à paraître, "Souffleur de rêves". Ils l'ont refusé et nous avons commencé à évoquer d'autres projets sur lesquels je travaillais dont "Rédemption". Finalement, le pitch leur a plu et j'ai signé avant même que le roman ne soit terminé. "Souffleur de rêves" a une histoire très différente. Envoyé en 2013 aux éditeurs, il a parcouru les tuyaux éditoriaux durant plus de deux ans avant de recevoir son oui chez Livr'S Editions. C'est le premier roman que je termine. Cela a été plus complexe pour lui car il a essuyé de nombreux non et je me suis souvent demandée s'il fallait encore l'envoyer à d'autres éditeurs. J'ai été bien avisée de l'envoyer à Livr'S Editions ! Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Non, seulement à mes bêta-lecteurs. En revanche, je participe au challenge Premier Jet du forum CoCyclics qui consiste à écrire son premier jet de roman avant le 31 décembre de l'année en cours. L'émulation que suscite les discussions entre auteurs, lecteurs sont fantastiques et un soutien de taille. C'est ainsi que j'ai rencontré plusieurs de mes bêta-lecteurs qui sont pour certains devenus des amis. J'ai travaillé avec certains pour mes deux romans publiés ou à venir. Mon autre bêta-lectrice est une amie, au regard acéré et qui n'hésite pas à sortir le fouet si je n'écris pas assez vite ! Ma maman lit encore parfois certaines histoires mais plus rarement désormais. Elle lit le produit fini ! Quels sont vos projets ? Actuellement, j'écris le second tome de "Souffleur de rêves". En parallèle, j'écris une trilogie post-apocalyptique avec des aliens notamment, à la façon d'un road movie qui s'appelle "Road Trip to Apocalypse". J'ai d'autres projets en stock également, comme un one shot sur l'Egypte antique mais avec des connexions dans notre monde moderne (et c'est là que les chats interviennent, puisqu'ils sont les réincarnations des dieux égyptiens et veulent dominer le monde) ou encore des récits plus jeunesses. Bref, j'ai de quoi faire encore pour quelques années ! Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? J'aime varier du tout au tout, du récit plus émouvant à des thèmes plus légers voire plus incisifs. J'aime créer des personnages différents qu'on a envie d'aimer ou de détester ou même à qui donner des gifles. Je veux que mes lecteurs passent du bon temps et sautent à pieds joints dans les univers que je crée ou que je réinvente. |
Date de l'interview : Janvier 2016 © Des encres sur le papier