Parlez-nous un peu de vous Céline Landressie ...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Je ne sais pas. Elle a toujours été là, tout simplement. C’est difficile de répondre quelque chose de plus passionnant que cette petite phrase laconique, à moins de broder et enjoliver les choses . La réalité n’est pas palpitante, je le crains, mais il en va souvent ainsi. Je pense que je suis née avec ce goût pour l’écriture, au sens large. Je l’ai toujours pratiquée, que ce soit (durant mes jeunes années) dans des journaux intimes, ou la rédaction de nouvelles. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Beaucoup d’auteurs alimentent mes réflexions et mon imaginaire. Tout ce que j’aime m’inspire, ce qui semble plutôt logique. Pour ne citer que les quelques grands noms ayant une place de choix sur mes étagères, je parlerai donc de Stephen King, d’Agatha Christie, de Simone Bertière, Jane Austen, Tolstoï… Plutôt éclectique, oui, je sais. Mais à bien y regarder, cette diversité se ressent dans les ouvrages que je m’efforce de créer. Car il me semble que mes écrits ne peuvent aisément se ranger dans une seule petite case bien délimitée. À l’image de la vie, finalement. La vie est faite de quantité d’événements, de joies, de drames, d’embûches, de coups de chance… Il en va de même dans mes ouvrages. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Extrêmement nerveuse. La boule au ventre, etc. C’est toujours très impressionnant. En tout cas, pour moi ça l’est. Je sais pertinemment que le devenir d’un auteur tient uniquement à son (éventuel) lectorat. Mais comme je me refuse à écrire pour « plaire au plus grand nombre », à me conformer aux souhaits de telle ou telle autre frange de lecteurs, chaque nouveau roman est un pari. Un défi. Celui d’essayer de communiquer aux lecteurs les émotions et les réflexions que j’essaye de faire passer, sans pour cela me faciliter l’existence en collant à un genre pré-formaté. De ce fait, oui, chaque nouvelle sortie est angoissante. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Je ne m’intéresse absolument pas aux critiques négatives. La disparité des goûts, dans la nature humaine, amène nécessairement à cet état de fait bien connu : « on ne peut pas plaire à tout le monde ». C’est tout à fait normal, voire souhaitable, sinon cela supposerait une uniformité de pensée porteuse de toutes les dérives que l’on connait ou que l’on présuppose. Aussi est-il obligatoire pour toute œuvre de quelque nature qu’elle soit de rencontrer des avis négatifs. Le peu de ceux-ci qui me soient tombés sous les yeux, concernant Rose Morte, démontraient surtout que le principe même du roman, sa structure et son propos, n’avaient pas été saisis du tout, quand ils n’étaient pas carrément dénaturés. Il n’y a aucun risque que je prenne en considération ce genres de propos. D’ailleurs, si je me laissais influencer par les desiderata des uns ou des autres, je ne serais plus dans une œuvre de création originale, travaillée, motivée et passionnée, mais dans un travail de commande pour « plaire au plus grand monde ». Aucune de ces optiques ne me correspond, ni ne m’intéresse. |
Parmi tous vos romans, de quels personnages
êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? De celui que l’on ne découvre qu’à compter du second tome (de "Rose Morte") : le prince Vassili Golitsyne. Notamment parce qu’il a la probité pour valeur cardinale, et qu’il ne tolère pas que cela soit remis en question. Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ? Dans l’hypothèse d’un roman à quatre mains, vous voulez dire ? Aucun. Je ne peux et ne veux que travailler seule. De surcroît, ma manière de procéder serait, je crois, difficilement tolérable pour un collaborateur. Je suis trop pointilleuse, trop perfectionniste, pour être facile à vivre dans l’optique d’un projet à quatre mains. Mieux vaut ne pas tenter l’expérience. Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Pas réellement compliqué, non. Je n’ai passé que quelques mois à démarcher les éditeurs. Ce fut par le biais du modeste blog que j’avais ouvert pour y publier, tranquillement, les premiers chapitres de la Floraison, le tome 1 de "Rose Morte", que l’opportunité d’être éditée se présenta. L’entremise d’un ami avait attiré l’attention d’un éditeur sur ce blog. Puis, la lecture du texte qui s’y trouvait semble avoir fait le reste. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Oui. J’ai deux « béta-lecteurs » principaux, qui lisent le texte au fur et à mesure qu’il est écrit. Ce sont les premiers lecteurs. Je bénéficie aussi de l’appui de plusieurs autres béta-lectrices, à l’œil de lynx, à qui je transmets l’ouvrage lorsqu’il est plus avancé, et qui vienne me seconder dans la traque aux coquilles. Quels sont vos projets ? Terminer la saga, déjà. Dans le monde littéraire (comme dans bien d’autres d’ailleurs), rien n’est jamais joué. Il faut batailler ferme si l’on espère durer. Aussi j’évite de me fixer des échéances trop lointaines. Cela dit, dans le cadre des souhaits purs, j’ai en tête plusieurs projets que je voudrais vraiment mener à bien. Notamment deux spin-off de Rose Morte, ainsi que différents romans one-shot. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Qu’il ne ressemble pas à ce que suggère l’estampille qui lui a été apposée. Cet univers n’entre aisément dans aucune case, car il contient de tout. De même que nos vies respectives, comme je le disais plus haut. Si vous espérez, en ouvrant le premier opus, être parachuté dans un monde « pop-corn » rempli de « badass » hollywoodiens, avec un bazooka dans chaque poche, passez votre chemin. L’univers de Rose Morte est aussi pragmatique que fantastique (non, non, ce n’est pas antagoniste ). C’est un monde historico-fantastique « old school ». C'est-à-dire réaliste, adulte, dur, crépusculaire… mais aussi tendre, introspectif et empathique, à ces heures. Si je devais prôner quelque chose lors de l’ouverture du premier volume, ce serait sûrement de garder à l’esprit que « lorsque tout est extraordinaire, plus rien ne l’est ». Le fantastique « à l’ancienne » est un délicat périple… Que je m’efforce de narrer. |
Date de l'interview : Septembre 2015 © Des encres sur le papier