Parlez-nous un peu de vous Chris Red...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? En partie de mon enfance et de ma grand-mère qui m'offrait régulièrement des livres et qui possédait une bibliothèque de taille faramineuse. À l'époque, j'aimais les romans d'aventure et je me passionnais pour certains classiques. Mais ensuite, j'ai grandi, et j'ai parfois mis de côté cet amour pour la littérature, même si j'ai écrit à l'adolescence quelques textes sympathiques mais manquant de maturité, qui sont partis dans la corbeille. Ce n'est que sur le tard que j'ai vraiment pris conscience que l'on n'était pas obligés de lire des romans, mais que l'on pouvait en écrire. La première page de mon premier roman avait constitué une sorte de thérapie puisque je l'avais rédigée un soir de déprime, et ce fut le déclencheur de tout le reste. Ensuite, quand on se met à écrire, qu'on imagine un univers, qu'on donne naissance à des personnages, il est bien difficile de s'arrêter. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Il y en a trois en particulier qui m'ont inspiré. Tolkien, Alexandre Dumas et Stephen King. Les trois ont opéré dans des genres différents et c'est pour des raisons bien distinctes que je les apprécie. Toutefois, je pense que dans mes écrits, on reconnaîtra plus facilement l'influence de Tolkien. Je n'ai pas encore écrit sur des elfes, des nains et des gobelins mais j'ai hérité de son désir de vouloir rappeler au lecteur de temps à autre la présence du narrateur. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Je dirais sans hésitation Natan, un des personnages principaux de la série "Les Quatre Éléments" mais aussi Robin qui est tiré d'une nouvelle que j'ai écrite, à savoir "Voyage hors du temps". Quand on écrit, on met beaucoup de soi dans ses ouvrages et incidemment, il va y avoir un personnage auquel on va s'identifier plus que les autres et lui donner une part de nous. Néanmoins, parfois la pudeur revient au galop et j'essaie de ne pas le rendre similaire à ce que je suis. Mais il y a aussi d'autres personnages que j'apprécie particulièrement car certains me sont inspirés de personnes de mon entourage. Il m'arrive de grossir les traits et de caricaturer certaines qualités et ou défauts pour en faire des "méchants" ou des "gentils". Un personnage que j'aime beaucoup est Michele Ribardielli car c'est vraiment un ami qui m'a permis contre son gré à lui donner vie et je crois que c'est le plus travaillé de mes romans. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? L'approche de la publication d'un livre signifie que je l'ai terminé. Au début, je ressentais un certain soulagement mélangé à l'appréhension de devoir repartir à zéro dans un roman suivant. Maintenant, enfin, en ce qui concerne le dernier tome, je prenais tellement de plaisir à l'écriture de l'histoire que j'appréhendais de devoir l'achever. Mais publier un livre ne signifie pas que des centaines de personnes vont se jeter dessus, surtout quand on s'autoédite, alors je fais preuve de patience, et je me plonge soit dans l'écriture de nouvelles pour faire une petite transition, soit je me plonge dans le prochain roman. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Pour le moment, je ne me plains, je n'en ai pas eu beaucoup, mais les quelques points négatifs qui m'ont été rapportés, je les ai pris avec sérieux et je le tiens en compte pour essayer de les gommer et de m'améliorer. Je me dis que je n'ai pas encore lu les plus fracassantes, mais j'essaierai de prendre du recul à ce moment-là. Après, ça dépend si la critique est justifiée et favorise le progrès ou si elle vise à casser. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Cela ne m'aurait pas dérangé de travailler avec Deïmian, un autre écrivain autoédité, auteur d'une trilogie SF "Origine", ni avec Magali Ségura qui œuvre dans le domaine du fantasy, dont j'ai succombé à sa trilogie "Éternité", mais j'avoue avoir du mal à m'imaginer écrire en binôme. Quoique j'ai commencé un projet d'écriture avec mon frère, on l'a mis en stand-by pour le moment mais on l'a débuté pour se dire qu'on devrait le finir et ne pas le laisser en l'état, et je pense qu'il est la meilleure personne avec qui je puisse écrire. C'est lui qui m'a d'ailleurs encouragé lorsqu'il a lu la première page des Quatre Éléments à persévérer alors que j'hésitai quelque peu. Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Mon premier manuscrit, je l'ai publié via l'autoédition, donc cela n'a pas été si compliqué que ça, mis à part le fait que j'ai dû élaborer mes propres couvertures. J'ai contacté de façon numérique quelques maisons d'édition et je suis resté sans réponse, en revanche, je n'ai pas envoyé de manuscrits papiers car le coût était trop important au vu de mes moyens. En revanche, ce qui est plus compliqué quand on s'autoédite et qu'on n'a pas de notoriété, c'est d'être lu, et j'ai donc favorisé le système de partenariats avec des blogueurs et bloggeuses, leur offrir le livre en échange d'une chronique, et c'est un système qui me plaît bien car cela permet de nouer des contacts intéressants et d'échanger directement avec le lecteur, tout en tenant compte de leurs critiques et conseils. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? J'aimerais, j'aurais aimé, mais dans mon entourage, peu de personnes m'ont lu. Mon frère a rattrapé son retard, mais seulement après publication, ma femme m'a beaucoup aidé pour la relecture du premier tome, une amie devait m'aider pour le tome 2, mais je suis resté sans nouvelles (elle m'a dit à intervalles réguliers qu'elle adorait et qu'il y avait presque rien à corriger mais je n'ai pas eu de retour à la fin) et mon beau-frère, après avoir lu 2 chapitres, a vite cerné l'œuvre et m'a demandé si je visais les 8-10 ans. L'entourage n'est pas toujours le mieux placé pour soutenir un écrivain. Ma mère a lu les livres, alors qu'elle n'est pas vraiment lectrice, mais sinon, malheureusement non, je compte plus sur mes relectures et sur les corrections que peuvent apporter les bloggeuses perfectionnistes. Quels sont vos projets ? Mes projets sont simples : dans l'immédiat, terminer la saga des Quatre Éléments,puis boucler le projet que j'ai débuté avec mon frère, une histoire également ancrée dans le fantastique mais moins science-fiction, se déroulant dans notre monde actuel. J'aimerais bien écrire un roman un peu héroïc-fantasy et sinon je surveille les appels à texte pour avoir des idées de nouvelles, j'ai récemment envoyé un manuscrit à une maison d'édition. Il s'agissait d'une enquête un peu burlesque menée par un drôle de détective, Lucien Bonflair. J'aimerais donc ne pas forcément me cantonner au genre de la science-fiction. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Alors pour commencer, je leur dirais que mon univers ne se contente pas de narrer les aventures de différents personnages, mais de porter un message, ou plutôt des réflexions et d'emmener le lecteur à se pencher sur de nombreux questionnements en ma compagnie et d'y donner ses propres réponses. Ensuite, j'aurais tendance à penser que même si mes romans se classent dans le genre SF, j'ose penser qu'il se différencie pas mal de tout ce qui a pu être écrit dans ce genre-là, j'ai essayé d'aborder cet univers d'une manière moins ancrée dans le matériel et le technologique que le font certains scénaristes. Il faut savoir aussi que dans le premier tome, je pose les bases de l'univers pour le diversifier progressivement et maintenir un certain rythme tout du long. Dans mon univers, j'offre la promesse de certaines facultés psychiques (lévitation, télépathie, télékinésie, etc.) qui auraient dormi en nous pendant des siècles et qui seraient réveillées par la maîtrise de nos éléments (eau, feu, air et terre) et qui permettraient aux hommes de poser les premières briques des fondations d'une nouvelle ère et donc d'une nouvelle Humanité. Enfin, je dirais simplement que comme me l'a rappelé une lectrice, on associe souvent violence extrême avec post-apocalyptique, et ce n'est pas forcément le cas dans mon univers. Il y a bien de la violence, de l'action et des combats mais elle se veut justifiée, inévitable et pas omniprésente. |
Date de l'interview : Mars 2015 © Des encres sur le papier