Parlez-nous un peu de vous Christophe Collins...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Depuis que je suis enfant, j’adore lire et écrire des histoires. Aussi loin que remonte ma mémoire, j’ai toujours été fasciné par l’idée que des mots pouvaient créer des images dans l’esprit des lecteurs… J’ai toujours, aussi, été fasciné par le cinéma. Mais j’ai vite compris que je n’étais pas né du bon côté de l’Atlantique pour pour mettre mes idées en images ! La passion pour l’écriture s’est donc imposée d’elle-même, pour extirper de ma cervelle toutes ces idées qui naissaient sans cesse. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Je dois d’abord beaucoup à Henri Vernes, le créateur et auteur de Bob Morane. C’est avec "Les Jardins de l’Ombre Jaune" que j’ai compris qu’un livre "sans image" pouvait être aussi excitant qu’une bande dessinée… Et puis ensuite… La liste est très longue… Ado, il m’arrivait de lire un roman par jour… King, Koontz, Masterton, la collection Terreur chez Pocket… Dans un second temps, j’ai découvert le polar et la littérature "blanche". Mais pour moi il n’y a pas de catégorie… Je suis tout à la fois fasciné par l’efficacité d’un Guillaume Musso, ou le sens de la formule d’un Maxime Chattam… Je suis aussi un enfant des ’80… Donc mes influences ne sont pas que littéraire. Le cinéma et la télévision ont également beaucoup pesé dans la balance ! Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le/la plus proche ? Pourquoi ? A question classique, réponse classique ? Il n’est pas possible de choisir un de ses enfants et de le désigner comme un "favori". Certains lecteurs qui me connaissent disent que mon personnage de commissaire de police liégeois, Sam Chappelle est très proche de moi… Mais c’est sans doute parce qu’ils me connaissent ! Moi, je me sens proche de tous mes personnages… Même les monstres ! Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Je suis toujours très heureux ! J’attends que les lecteurs réagissent… L’écriture, la création d’une histoire, est un processus solitaire. On construit son petit Lego dans son coin, on espère que toutes les pièces tiendront ensemble et que le produit fini plaira… Je suis heureux aussi, parce que j’écris pour être lu ! Je souris souvent d’entendre certains auteurs prétendre qu’ils écrivent avant tout "pour eux même, sans se soucier du public". Moi j’écris pour me faire plaisir, évidement, mais surtout pour partager avec le public. Si je ne pouvais plus partager mes écrits avec le public, je ne sais pas si je continuerai à écrire… Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Avec mesures, comme je réagis aux critiques positives. C’est très chouette de toucher un lecteur… C’est normal de ne pas toucher tous les lecteurs. Si quelqu’un n’aime pas ce que je fais, je trouve cela… logique. Tous les goûts sont dans la nature. J’apprécie de savoir pourquoi… Parce qu’il me semble que la moindre des politesses quand on n’apprécie pas quelque chose, c’est d’avancer un ou deux arguments… Par contre, j’avoue, je tique un peu plus lorsque je lis : "C’est mauvais". "Bon" ou "Mauvais", c’est souvent une question de goût… Maintenant, entendons-nous, si un roman sort avec cinq fautes de grammaire par page et une intrigue qui semble avoir été écrite par un chimpanzé sous amphétamine, j’accepte que l’on dise "c’est mauvais". Mais si la recette est bien préparée, le roman raconte une histoire, les coquilles sont peu nombreuses… La perception de sa qualité est une question de goût. Si on reviens sur Guillaume Musso, ses romans sont bons. Mais certains aiment, d’autres pas. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Ouf… Je pense que l’auteur est un animal solitaire… Il y a des duo célèbres… Mais dans l’absolu… Je pense que je trouverai très drôle de bosser avec Maxime Chattam… Parce que nous avons des univers proches, des références qui se recoupent. D’ailleurs, nos trop rares rencontres virent toujours au marathon, aux échanges hilares et au sursauts de geek. Plus proche de moi, dans le sens "dans la même maison", chez Lune Ecarlate, qui a publié mon dernier roman "35 MM" je serais vraiment tenté de "jouer dans l’univers" d'Alizée Villemin, qui a créée les aventures de Lady Falkenna. C’est du steampunk légèrement déjanté, avec un bonne dose de magie… Un régal ! Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? J’ai eu de la chance… En 1997 lors de ma « première carrière » sous mon propre nom, Christophe Corthouts, je travaillais comme traducteur pour les éditions Lefrancq à Bruxelles. Et leur directeur de collection Marc Bailly, m’a demandé si je n’avais pas envie d’écrire un roman. J’avais une idée… Je l’ai pitchée… Ensuite, j’ai écris le roman et il a été publié. Je suppose qu’il n’était tout de même pas trop mauvais ! Ensuite, lorsque je me suis tourné vers le polar, avec les enquêtes de Sam Chappelle, là encore, les editions 3Cinq7 à Liège, cherchaient un roman pour "lancer la machine". J’ai proposé "L’Etoile de L’Est" et… banco ! Pour "35 MM", j’ai envoyé les premiers chapitres chez Lune Ecarlate, avec un résumé du roman… Et là encore… Le Comité de Lecture a aimé… J’ai envoyé le reste du romans dans la foulée… Et voilà. Mais je continue à dire que j’ai eu BEAUCOUP de chance ! Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Oui. J’ai quelques lecteurs/lectrices test. Mais pas très nombreux. Il faut que cela soit des gens qui connaissent mon univers… Mais qui soit aussi impitoyables. De vrais amis quoi ! Je pense que les lecteurs "bétas" comme on les appellent aujourd’hui, doivent avoir un regard "neutre" sur l’écrit. Si c’est pour faire lire le texte à des amis qui vont juste dire "whoua, c’est super", parce qu’ils ont peur de vous fâcher… Cela n’a pas grand intérêt. Quels sont vos projets ? A la rentrée, je publie, chez un éditeur belge, un roman destiné aux adultes qui apprennent le français. Cela s’appelle "Le Voleur de Lunettes". Là, je suis en pleine écriture de la seconde enquête des personnages de "35 MM". Ensuite, je reprendrai les aventures de Sam Chappelle pour une troisième fois… Ensuite, il y aura encore d’autres histoire, d’autres personnages, d’autres romans… Comme le dit Graham Masterton, je mourrai avec la tête encore pleine d’idées… Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Si vous aimez Maxime Chattam, Harlan Coben et Robert Crais, découvrez moi, je suis encore meilleur ! Plus sérieusement, je me propose de divertir le lecteur, de l’intriguer, de le faire rire et de la faire frissonner… Je pense que la lecture doit être une expérience "totale". Et j’essaie, avec mes petits mots et mes petites phrases, d’atteindre cet objectif ! |
Date de l'interview : Mai 2014 © Des encres sur le papier