Parlez-nous un peu de vous Cyril Vallée...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? De la lecture. Du cinéma. De mon oncle, qui me racontait des histoires de pirates pour nous endormir, ma cousine et moi. J’imagine que l’envie d’écrire m’est venue de l’envie de raconter des histoires. Plus précisément, en 1992, j’étais très versé dans le côté scientifique. J’avais un BAC C en poche (maths/physique, la dénomination a dû changer depuis), je m’orientais vers des études scientifiques et j’étais inscrit sur un gros campus lyonnais en « biophysique des matériaux ». J’étais passionné par l’astronomie et l’astrophysique, par l’informatique et par l’ailleurs. Je venais d’engloutir le cycle des fondations, et pas mal de King. Et j’avais pas mal d’idées d’histoires qui me trottaient dans la tête. J’ai toujours aimé cela, les histoires. À l’été 1992, un ami m’a laissé son PC en prêt pour que je « m’amuse avec » (pour les plus geek, ce devait être un truc du genre 386SX-II, 40 Mo de HDD). Dessus n’étaient installés qu’un tableur, un traitement de texte et le DOS. J’en ai vite fait le tour, et je me suis retrouvé à utiliser le traitement de texte pour occuper un après-midi. Deux jours plus tard, j’avais écrit une petite nouvelle sur un pilote de chasse qui intercepte son propre avion venu du futur. Là, j’ai compris un truc : il n’y a pas de limite aux histoires que j’inventais. Pas de problème de budgets d’effets spéciaux, pas de soucis pour placer mes histoires dans un univers ou un autre. Après des années consacrées à me former au métier qui paie maintenant l’hypothèque, je suis revenu à l’écriture par la lecture, suite à une rencontre (c’est toujours une rencontre). Depuis cette redécouverte, je ne peux plus m’en passer. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Ils sont très nombreux. Si je dois en citer quelques-uns, sans ordre spécifique, je dirais Steven King, Neil Gaiman, Jean-Christophe Grangé, Maxime Chattam, Charles Stross, Isaac Asimov, Fed Vargas, Fabrice Colin… Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? "Ximera" est mon premier roman publié, et mon premier thriller. Je pense qu’on laisse un peu de soi dans chacun de nos personnages. Écrire permet justement de vivre plusieurs vies, différentes aventures, au fil de ces personnages. J’ai tendance à m’attacher aux personnages que j’écris, et une fois la phase d’écriture terminée, ils «vivent leur vie». Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Fébrile et heureux ? Étant un auteur autopublié, je dois remplir plusieurs rôles qui seraient remplis par différentes personnes d’une maison d’édition classique. Mais ce choix de l’autopublication ne change rien au fait que je veux proposer le meilleur travail possible, pour que mes lecteurs n’aient en aucun cas l’impression d’avoir un livre au rabais. Je porte donc une attention particulière au différents composants de mes livres (le texte, l’édition, la couverture, la qualité de la version brochée…) pour qu’il soit virtuellement impossible de distinguer mon travail de celui produit par une maison d’édition. L’idée ici est de laisser la place à l’histoire que je veux raconter, en proposant la meilleure qualité possible à mes lecteurs. Donc, fébrile parce que je ne veux rien rater qui engage la qualité, heureux de voir comment les lecteurs pourront réagir. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Je n’ai pour l’instant reçu que des critiques positives. "Ximera" vient tout juste d’être publié. Mais j’attends avec impatience les critiques négatives, si elles sont constructives, parce que j’ai envie de m’améliorer, et que j’aurais toujours à apprendre. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
J’aimerais un jour écrire une histoire à quatre mains, comme ont pu le faire Cory Doctorow et Charlie Stross. J’aimerais beaucoup discuter "cuisine" avec Maxime Chattam. Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé? J’ai proposé mon manuscrit à quelques maisons d’édition classiques, mais j’avoue que j’ai très vite été séduit par l’idée de contrôler de A à Z toute la production du livre, du texte à la couverture, du choix du papier à la quatrième de couverture… Tout contrôler est grisant, et au moins, si je me plante, je ne peux m’en prendre qu’à moi. Pour "Ximera", j’ai tout fait, jusqu’à l’illustration de la couverture, et ce sentiment de tout "maîtriser" est très intéressant pour moi. J’ai beaucoup appris en publiant ce livre. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Oui, je fais lire à ma femme dès que j’ai une version lisible (mes premiers jets sont horribles), parce que c’est une "grosse" liseuse (elle tient un blog littéraire) et ses retours me sont indispensables. Sinon, des "bêta-lecteurs", parmis des gens en dehors du cercle de mes proches, pour qu’ils n’aient pas peur de mettre le doigt où cela fait mal. Quels sont vos projets ? Je ne manque pas d’idées, et j’ai envie de toucher à tout. Mais pour l’instant, une aventure fantastique/YA intitulée "Timeskippers", dont le premier jet est écrit, devrait sortir avant l’été. "Teddy Bear", une nouvelle sur un ours en peluche qui procure des visions de l’avenir proche de celui qui le détient, est en cours d’écriture. De plus gros projets sont à l’étude (dans le sens où je ne sais pas dans quel ordre je vais m’y attaquer), citons un roman d’aventures, un thriller en huit-clos sur une plate-forme pétrolière, et d’autres encore… Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Ai-je vraiment un univers ? J’ai de multiples facettes, m’intéressant à plein de domaines. Ce qui me plaît avant tout est le côté "raconteur d’histoires" (storyteller), et si le format du roman me plait beaucoup, j’ai aussi envie d’explorer d’autres façons de faire comme la série, la nouvelle… Mais si on parle d’univers, je pense que je suis influencé par ce que je lis, alors, beaucoup de thrillers, un peu de science-fiction, un soupçon de fantastique. L’aventure du thriller et du noir qu’a été "Ximera" m’attire à nouveau, et j’arrive toujours à glisser un petit quelque chose qui sort de l’ordinaire dans mes histoires. Et surtout, je prends beaucoup de plaisir à écrire ces textes. |
Date de l'interview : Février 2014 © Des encres sur le papier