Parlez-nous un peu de vous Emily Musso...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Quand j’étais enfant, je lisais beaucoup. Ma mère me ramenait des livres de la bibliothèque une fois par semaine et j’attendais ce moment avec une grande impatience pour me plonger dans un univers différent à chaque fois. Puis un jour, mon institutrice en CM1, a organisé un concours littéraire dans la classe. J’ai pris un grand plaisir à y participer et à écrire cette petite histoire qui est restée dans l’esprit de mes camarades pendant longtemps. Là, j’ai réalisé que j’aimais faire du bien aux gens en leur racontant des histoires, en les faisant voyager. À la suite de cela, écrire est devenu très vite une passion. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Enfant, je lisais beaucoup de contes, de romans-jeunesse et de bandes-dessinées. Je me souviens d’un livre que j’avais particulièrement aimé : "Youri" d’Henri Troyat (un livre qu’une amie de ma mère, parisienne, m’avait offert lorsqu’elle était venue passer des vacances en Provence). Ado, je me suis tournée vers la poésie, les pièces de théâtre. Je suis très admiratives des héros tels que Roméo, Lorenzaccio, puis j’ai un faible certain pour le vicomte de Valmont et Julien Sorel. Un livre que j’ai adoré et que j’ai connu grâce à mon professeur de littérature en cinquième : "Le secret des andrônes", un roman policier de Pierre Magnan dont l’histoire se déroule à Sisteron, à l’abri des glycines. Nous étions même partis en bus, toute la classe, sur les traces du meurtre. Un périple dont je me souviendrai toute ma vie. J’adorais aussi les films faisant référence à la littérature ("Le cercle des poètes disparus" par exemple). Puis en grandissant, j’ai commencé à lire des romans plus durs (j’ai vraiment beaucoup aimé" La condition Humaine" d’André Malraux), plus dark : Stephen King, Bram Stoker… Mais les auteurs qui m’inspirent chaque jour sont sans conteste Oscar Wilde, Baudelaire, Maupassant, Shakespeare et hors contexte littéraire mais artistiquement parlant : Thom Yorke (Radiohead) Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Amy. (Sonata). C’est une musicienne de 16 ans, sensible, renfermée, qui a vécu un passé assez douloureux avec le départ de son père. Malgré tout, de l’extérieur, c’est une fille avec une grande force de caractère, une battante, mais à l’intérieur, c’est une jeune femme fragile que l’on a envie de prendre sous son aile. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Cela dépend. Si elles reviennent souvent et qu’elles sont assez objectives, j’en prends compte dans le but de m’améliorer. Parfois, elles sont totalement subjectives. J’ai l’impression que le lecteur est passé à côté de l’histoire, du personnage. Il y a tellement d’éléments qui font qu’on aime ou pas un livre. Je pars du principe que l’on ne peut pas plaire à tout le monde, mais qu’il faut malgré tout conserver sa personnalité, son univers, et rester fidèle à soi-même. |
Comment vous sentez-vous à l’approche
de la sortie d’un de vos livres ? Anxieuse. À la fois excitée, libérée, heureuse d’exposer le bébé aux yeux de tous, mais toujours cette peur de décevoir. Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ? Jean-Christophe Grangé et Sire Cédric pour leur capacité à entretenir un suspense insoutenable. J’aime leur travail. Je ne me suis toujours pas remis de cette lecture qui m’a bouleversée : "La Ligne Noire". Et Anne Rice pour apprendre à manier les mots avec tant de délicatesse, de douceur, de poésie, et une telle sensualité. C’est littéraire, c’est beau, c’est noir, c’est tout ce que j’aime. Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Lorsque j’ai envoyé mon tout premier manuscrit (qui a bien changé depuis !) aux grandes maisons d’édition, j’ai reçu plein de réponses négatives, si rapidement que je me demande même si l’on m’a lu. Puis j’ai révisé ma technique. J’ai sélectionné les maisons spécialisées dans l’imaginaire puisque mes romans font partie de cette catégorie. J’ai choisi de plus petites structures, des ME à taille humaine qui prennent le temps de lire les écrits et avec un certain dynamisme (présentes dans les salons, sur les réseaux sociaux…) J’ai commandé des livres de chacune d’elles pour mesurer la qualité des écrits, j’ai aussi lu les avis des lecteurs. Ce fut un travail un peu long, mais payant. Après l’envoi de mes manuscrits à ces maisons, j’ai reçu en très peu de temps des réponses positives. Le plus dur ça a été de faire un choix, surtout entre deux d’entre elles. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Oui, j’ai un comité de lecture. Plusieurs personnes de mon entourage, vraiment remarquables, et en qui j’ai une totale confiance. Des hommes, des femmes. C’est eux qui m’ont corrigée, rassurée, lynchée aussi (rires) et bougée pour sortir les livres en temps et en heure. Quels sont vos projets ? Pour le moment, je fais une pause. Après 3 tomes de la série Erenn, publiés entre 2012 et 2015, la publication du roman Sonata en 2014, 3 salons du livre de Paris en 2013, 2014 et 2015, des salons de l’imaginaire dans le sud de la France, un mariage en 2014 et un voyage de noces en Irlande… j’avais besoin de prendre un peu de recul, de retourner aux sources, ma première passion : la musique. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Vous voulez sortir des sentiers battus ? Lire autre chose que des histoires de vampires ? Vous voulez vous évader de votre quotidien, voyager, découvrir les terres brumeuses d’Irlande, ou encore un Londres mystérieux, noyé dans le brouillard, où des choses très étranges ont lieu ? Vous voulez découvrir des héroïnes à l’apparence anodine, et qui pourtant portent en elles un héritage hors du commun ? Découvrez Charline dans "Erenn" et Amy de "Sonata". |
Date de l'interview : Août 2015 © Des encres sur le papier