Parlez-nous un peu de vous Fabrice Pichon...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours aimé lire et à l’adolescence mon imagination bouillonnait car j’avais envie d’écrire le livre que j’avais envie de lire. Je l’ai écris, mais il était si mauvais que j’ai certainement oublié le manuscrit au fond d’un carton. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(s) ? Je dois avouer qu’avant de me relancer dans l’écriture, j’ai arrêté de lire pendant une dizaine d’année. Non pas que je me trouvais supérieur mais j’avais peur d’être influencé par un auteur ou par un autre et au final faire un plagiat. Mais pendant mes fortes périodes de lectures, mon choix était éclectique, aussi je n’ai pas d’influence particulière. Aujourd’hui par contre, et depuis la sortie de mon premier roman, je me suis remis à dévorer des livres, avec une prédilection pour le polar et le thriller. Je suis assez mûr désormais pour savoir que j’ai mon propre style, et je me plonge avec délice dans les œuvres des autres auteurs. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? D’une manière générale, j’ai beaucoup d’affection pour tous mes personnages principaux et secondaires. Ils partagent un moment de ma vie jusqu’à ce que le livre soit édité et ensuite ils appartiennent aux lecteurs. Cependant je dois avouer un faible pour Heimatlos (le tueur de "Vengeance sans visage") parce que son existence est un peu un réminiscence de la mienne. Mais j’ignore si un autre personnage en court ou à naître ne le détrônera pas. Dans chacune de mes histoires, il y a un peu de moi, à dose plus ou moins homéopathique. Mon attachement est alors proportionnel à cette part. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Bourré de doutes et d’incertitudes ! Parce que le manuscrit a plu à quelques personnes (le comité de lecture, l’éditeur) mais la grande question est de savoir s’il plaira aux lecteurs. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Je considère qu’il y a autant d’avis que de lecteur, et ce qui peut plaire à l’un ne plaira pas forcément à l’autre. Il y a aussi le moment dans lequel on se plonge dans un livre, son état d’esprit. Mais dès qu’une critique est argumentée et constructive, je reste serein et ouvert. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Il existe deux auteurs avec lesquels cela serait une expérience intéressante compte tenu soit de la récurrence de leurs personnages et des miens, soit de leur localisation géographique ou simplement du plaisir que j’ai à les rencontrer : Philippe Koeberlé dont l’univers est rural et Franc-Comtois ("Autopsie d’une Truite" chez Coxigrue ) Marie Vindy car je crois que nous avons des approches assez similaires ("Une femme seule" chez Fayard) Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? J’avais décidé que, dans la mesure où mon premier roman se déroulait en partie en Franche-Comté, l’éditeur devait lui aussi être dans le même périmètre. J’ai trouvé la ligne éditoriale des Editions du Citron Bleu adaptée à mon histoire, j’ai envoyé un message au responsable, puis le manuscrit. Il a certainement aimé le roman puisque j’avais une réponse positive quinze jours plus tard. Avant de publier un livre, la faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Je ne veux pas leur infliger ce supplice. Et surtout je ne veux pas les mettre dans une position que je trouve délicate. Lorsqu’il y a une trop grande proximité avec un auteur, le point de vue est-il vraiment objectif ? Donc, dans le doute je m’abstiens. Quels sont vos projets ? Un nouveau roman qui sortira en février 2013, toujours aux éditions du Citron Bleu, intitulé "Le complexe du prisme". L’occasion de retrouver une partie des personnages de "Vengeance sans visage". Pour l’instant je travaille sur le troisième opus avec ces personnages récurrents, ainsi que sur un projet complètement différent, social, et plutôt sombre (mais là c’est secret-défense)... Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Ces romans sont des polars où l’importance de l’intrigue et la succession de rebondissements laissent le lecteur en haleine jusqu’à l’issue, la dernière page (si je synthétise les avis des chroniqueurs qui se sont penchés sur mon premier livre). Ils permettent également, pour ceux qui connaissent la région, de voir leur environnement d’une manière différente. Mais heureusement, pour ceux qui ne la connaissent pas, il n’y a là rien de rédhibitoire. |
Date de l'interview : Novembre 2012 © Des encres sur le papier