Parlez-nous un peu de vous Frédéric Livyns...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? J’ai toujours aimé lire donc l’envie découle naturellement de là. J’ai commencé par des petits textes ou des poèmes, juste pour m’amuser. Ce n’est qu’avec la découverte de deux auteurs, Serge Brussolo et Graham Masterton, que le déclic s’est réellement fait. Ce sont eux qui, par l’intermédiaire de leurs romans, m’ont donné envie d’écrire sérieusement. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? En dehors de Serge Brussolo et de Graham Masterton, il y en a pas mal d’autres. J’ai lu presque tout Jean Ray, y compris les romans parus sous le pseudonyme de John Flanders et que les défuntes éditions Néo avaient eu le bon goût de publier. Il y a aussi Thomas Owen. De ces deux auteurs, je garde le goût de faire basculer l’univers tel qu’on le connait sur son côté plus obscur. Sinon, Lovecraft, Edgard Allan Poe, Abraham Merritt, Clark Ashton Smith m’ont fortement impressionné et, certainement, influencé. On dit souvent que je fais un fantastique très classique. Cela provient peut-être de là, je n’en sais rien. D’ailleurs je ne me pose pas la question. J’écris ce qui me plaît sans tenter de coller à une mode. Et si mes histoires plaisent en plus aux lecteurs, je suis comblé. Plus proches de nous, il y a des auteurs que j’admire énormément, certains plus que d’autres : Stephen King, Clive Barker, Dean Koontz… Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Je dirai le héros de "Phero Nexafreuse", mon tout premier roman. Il a été écrit à une période assez sombre de ma vie et sa vision désabusée du monde correspond à celle que j’en avais à l’époque. J’y avais mis énormément de moi-même et, avec le recul, je me suis rendu compte que c’était une forme d’exutoire. Le titre du roman est d’ailleurs l’anagramme de "Orphée aux enfers", ce qui donne une petite idée de la teneur du roman. Depuis, en accord avec l’éditeur, je l’ai retiré de la circulation car c’était un roman de jeunesse et mon écriture n’était pas la même qu’aujourd’hui. Je n’ai pas envie d’infliger cela à nouveau aux gens, lol. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? C’est un mélange entre l’excitation, due à la joie de sortir un nouveau "bébé" sur lequel on a passé du temps et dans lequel on s’est investi, et l’angoisse de voir comment il va être accueilli par les lecteurs. C’est également très intéressant de voir comment un univers que l’on a façonné est perçu par les autres. Il y a aussi petit pincement au cœur à l’idée de laisser des personnages auxquels on s’est attaché vivre leur propre vie. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Je ne réagis pas. Je pars du principe de base que l’on ne peut pas plaire à tout le monde, quoiqu’on fasse. De plus, la lecture est toujours subjective. Même si certains points tels que l’orthographe ou la grammaire peuvent être jugés objectivement, il n’en va pas de même pour l’intérêt d’une histoire. Tant de choses peuvent influencer une lecture. Parfois même, vous pouvez être déçu par un roman que vous aviez adoré en étant plus jeune et vice-versa. En plus, on ne peut comparer qu’en fonction de ce qu’on a déjà lu ou vu. Récemment, "Le souffle des ténèbres" a été comparé au "Village" de Night Shyamalan. Cela m’a plutôt fait sourire car le village que je mets en scène est un clin d’œil aux romans de Gaston Leroux et de Jean Ray. D’ailleurs, le château du "Souffle des ténèbres" est nommé "Le château noir" comme le roman éponyme de Gaston Leroux. Par contre, si plusieurs critiques ciblent un même point dans le roman, c’est qu’il y a réellement un problème. A ce moment-là, je regarde de plus près l’élément mis en cause et j’essaie d’y remédier en vue d’une possible réédition ou d’un second tirage. Sinon, je veille à ce que ce point faible ne se reproduise plus dans mes romans ou recueils suivants. L’écriture est une perpétuelle évolution et les avis constructifs, qu’ils soient négatifs ou positifs, m’aident à m’améliorer. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Ah, la question piège ! Je travaille avec certains auteurs dans le cadre de relecture et corrections. Mais si je devais me lancer dans le projet d’une écriture commune, j’adorerai travailler avec un auteur comme Sire Cédric. Mais je crois que je ne ferai rien de plus que de le ralentir, lol. Cela restera donc du domaine du rêve... Tiffany Schneuwly et Pierre Bruhlet sont également des auteurs avec qui j’adorerai faire quelque chose. Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Cela a été facile et s’est fait un peu par hasard. Pour faire court, un ami a fondé une maison d’édition en Belgique : Chloé des Lys. Comme il cherchait des auteurs et savait que j’écrivais, il m’a demandé un manuscrit. C’est ainsi que, quelques mois plus tard, mon premier roman "Phero Nexafreuse" voyait le jour. J’ai sorti trois romans au total auprès de cette maison d’édition mais ils n’y sont plus disponibles pour les raisons évoquées plus haut. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Pour les tous premiers, j’étais mon seul et unique correcteur. Ce qui est loin d’être l’idéal car, en tant qu’auteur, on ne bénéficie pas du recul nécessaire pour juger efficacement l’histoire. Maintenant, j’ai la chance de travailler avec trois personnes enthousiastes qui n’hésitent pas à me faire des remarques. Quels sont vos projets ? Il y a "Danse de sang", un roman fantastique qui sortira en septembre 2013 aux éditions Val Sombre. En octobre 2013, la réédition du recueil "Les Contes d’Amy" se fera aux éditions Lokomodo. A une date encore à définir sortira "Sutures", un recueil de nouvelles fantastiques. Le second tome de "Oxana", ma trilogie dont le premier volume est paru en 2012 aux éditions Sharon Kena, sera complètement achevé et corrigé pour la fin d’année. J’ai encore d’autres romans ou recueils dans mon ordinateur à des degrés divers d’avancement. On verra ce que l’avenir réserve. :) Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Ah ! Une deuxième question piège ! Voyons voir. Si vous aimez les univers fantastiques (pas forcément horreur), les ambiances glauques et/ou macabres, vous aimerez peut-être mes écrits. Sinon que dire d’autre à part que mon recueil "Les Contes d’Amy" a remporté le prix Masterton 2012 et que mon roman "Le souffle des ténèbres" a été finaliste de l’édition 2013 ? Je crois que cela est un gage de qualité qui parle de lui-même mieux que je ne pourrai le faire ! Et si vous avez la moindre question, n’hésitez pas à m’envoyer un message via la rubrique contact de mon site : www.livyns-frederic.com. Je mets parfois un peu de temps à répondre mais je le fais toujours. :) |
Date de l'interview : Juillet 2013 © Des encres sur le papier