Parlez-nous un peu de vous Frédéric Mars...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Impossible à déterminer de manière précise. Cette envie a toujours été là. Ce dont je me souviens de manière précise, en revanche, ce sont des encouragements de mes profs, en CM2, puis en 5ème, qui m'ont encouragé à écrire comme je le faisais, de manière un tout petit peu plus créative que mes camarades. Ça m'a donné un socle minimum de confiance en moi dans le domaine et, plus de trente après, je les en remercie encore. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Tous, et donc aucun en particulier. Un seul auteur m'a toujours bluffé par l'étendue de son imagination : Philip K. Dick. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le/la plus proche ? Pourquoi ? Difficile à dire, il y a un peu de moi dans chacun d'entre eux. Je suis sensible aux parfums comme l'héroïne de Son parfum, rat de bibliothèque comme Jacques dans le Sang du Christ, je crois au merveilleux comme Lara dans "Les Écriveurs", suis tête de mule comme Sam Pollack dans "Non Stop" et volontiers paranoïaque comme Tom dans mon prochain thriller, "Le manuel du serial Killer". Je suis un composé de tout cela, mais aucun d'entre eux n'est une photographie à l'identique de moi. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Nerveux, comme tous les auteurs, je suppose, et en même temps assez fataliste, car je sais que la rencontre entre un livre et ses lecteurs est une alchimie qui échappe à toute logique commerciale ou marketing (sauf quand le livre s'appelle "Fifty shades" et que plusieurs centaines de milliers d'euros sont mis en place au même moment). Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Je ne réagis pas. On ne peut pas convaincre quelqu'un d'aimer son travail. S'il n'aime pas, c'est qu'il a généralement de bonnes raisons, que je serais bien incapable d'infléchir par l'argumentation. Heureusement, je les oublie vite ! |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Difficile à dire. Le travail à quatre mains est très délicat, et rarement réussi... Mais à choisir je dirais sans réfléchir : Patrick Modiano, Ken Follet... Et sans doute plein d'autres auxquels je ne pense pas spontanément. Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est passé ? Pas tant que ça, car j'écrivais d'autres types de livres avant de faire publier mon premier roman. J'avais donc certains contacts dans le métier, ce qui constitue toujours un avantage, même s'il ne faut pas non plus le surestimer, ou penser que les auteurs publiés ne le sont qu'en vertu du copinage. C'est faux, mais ça aide un tout petit peu quand même, de passer le premier stade de sélection. Après, si c'est vraiment exécrable, copain ou non, ça ne passera pas. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Oui, toujours, mais presque jamais aux mêmes personnes, et parfois à des stades très différents de l'écriture. Ce qui est certain, c'est que j'évite toujours de faire lire à des tiers, éditeurs compris, avant un bon tiers du manuscrit posé sur le papier. Avant cela, et même si le retour est positif, je trouve que cela coupe l'élan et casse un peu les pattes. Quels sont vos projets ? Dans l'immédiat, mon projet s'appelle le "Manuel du serial killer", qui sort chez Black Moon Thriller (Hachette) le 6 mars prochain. C'est un thriller psychologique à nombreux rebondissements, dans une ambiance proche du "Shutter Island" de Dennis Lehane (en toute modestie). Après cela, beaucoup de choses, mais dont je ne peux pas encore parler, sous peine de me faire claquer les doigts par mes éditeurs ! Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Venez, vous allez voir, ça change de genre à tous les livres ou presque, vous ne vous ennuierez pas ! Surtout si vous aimez tout ce qui est un peu iconoclaste ou irrévérencieux, et les mélanges troublants entre l'histoire, l'actualité et la fiction pure. Et peut-être même qu'au détour d'une phrase vous dénicherez une formule pas trop mal tournée. |
Date de l'interview : Janvier 2013 © Des encres sur le papier