Parlez-nous un peu de vous Gary Laski...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? J’avais six ans quand mon grand-père a écrit ses souvenirs de guerre. Il accordait une grande valeur à l’écrit et me l’a transmise. Nous nous fabriquons tous des histoires avec nos jouets quand nous sommes enfants, mais la machine à écrire de ma grand-mère me paraissait magique, comme si elle pouvait fixer les histoires dans l’éternité. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? J’ai eu plusieurs périodes de modèles. Une première, fantastique, avec Lovecraft, Tolkien et Howard. Une seconde avec Balzac, Diderot et Voltaire. Et enfin une troisième avec la littérature antique et médiévale. En ce moment, c’est plutôt Flaubert qui m’intéresse. "Salammbô" reste un chef d’œuvre incontournable. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Dans "La Légende des 7 épées", il y a un personnage d’érudit trop curieux et entêté, Ican d’Otella. Il est très proche de l’étudiant que j’étais. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Excité. J’ai hâte qu’on me lise, pour savoir si j’ai su relever le défi que je me suis lancé ! Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Cela dépend si elles sont constructives ou pas. Il y a toujours une part de vérité dans une critique, même si cette vérité ne concerne parfois que celui qui l’émet ! Toutefois, la dématérialisation croissante de la littérature, comme depuis quelques années la musique, diminue l’engagement du lecteur : un livre numérique, devient moins un objet que l’on garde et que l’on transmet, qu’un fichier jetable d’un seul clic. De fait, la critique est plus mordante, mais aussi plus facilement superficielle et injuste. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Je reste admiratif de "Kaamelott" d’Alexandre Astier, et de "Donjon", de Johann Sfar et Lewis Trondheim. Ce sont pour moi les maîtres français de la light fantasy, et je serai ravi de les rencontrer un jour. Mais je le sais, la comédie est ce qu’il y a de plus difficile dans l’écriture et je serais bien en peine de les égaler dans ce domaine. Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Je n’ai été publié qu’à mon second manuscrit. J’ai compris qu’il fallait que je sois sérieux sur la forme avant tout. Il a d’abord été refusé par deux maisons d’édition, et j’ai été pris à la troisième. Il faut bien cibler le genre de la maison dans laquelle vous souhaitez vous faire publier. Les Editions des Tourments ont une prédilection pour la dark fantasy, et nous nous entendons bien pour ça. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Pas toujours. Il y a au moins deux niveaux dans l’écriture : le factuel et le symbolique. Or le symbolique est souvent négligé, alors qu’il constitue le cœur même de la littérature fantastique. Il est plus facile de trouver des relecteurs que des lecteurs. Quels sont vos projets ? Je me laisse deux ans pour finir le cycle de Sinople, que j’ai commencé aux éditions des Tourments, et dont j’ai déjà rédigé la moitié. En ce moment, je suis en train d’écrire un livre de science-fiction post-apocalyptique. J’ai aussi des projets en philosophie, dont l’un sur le rock. Mais si la littérature est une amante exigeante, la philosophie est une maîtresse sévère ! Un livre de philosophie, du moins tel que je le conçois, représente des années de travail. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Vous qui rentrez ici, abandonnez tout ce que vous croyiez, abandonnez le monde derrière vous. Abandonnez-vous à l’inconnu. Les forces qui dirigent cet univers, comme les profondeurs du cœur humain, ne s’appréhendent pas d’un seul regard. C’est dans l’œil de celui qui contemple que se révèlent la crainte et l’horreur, mais aussi les trésors et les merveilles. |
Date de l'interview : Juin 2016 © Des encres sur le papier