Parlez-nous un peu de vous Geoffrey Bidaut...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Bizarrement, je ne sais pas s’il s’agit d’une passion ou d’une corvée ! (rires) Ma toute première passion, c’était la télévision et le cinéma. J’ai commencé à écrire de petits scénarios quand j’étais en primaire pour m’amuser pendant les récrés et je forçais mes amis à les apprendre par cœur… Le premier s’appelait « Tom et ses amis » : c’était un très mauvais mélange de « La Petite Maison dans la Prairie » et de « Psychose » de Hitchcock ! Avec le recul, je pense que je n’étais déjà pas très normal à cette époque ! Et puis j’ai continué à écrire sur mon temps libre, sans jamais penser que c’était réellement ce que je voulais faire de ma vie. Au départ, c’était vraiment un jeu, et peu à peu, j’ai compris que cela demandait de la rigueur, de la patience et beaucoup de temps, bref, que c’était un vrai travail. Plus sérieusement, la partie écriture n’est pas ce que je préfère dans ce travail. J’ai beaucoup d’amis auteurs qui peuvent passer 8 heures enfermés à écrire et qui s’amusent en le faisant, moi je ne peux pas ; mon côté flemmard sans doute… (je viens de Marseille, la sieste, c’est important !) J’aime inventer des histoires, trouver des rebondissements, créer des personnages, mais une fois que j’ai tout en tête, il faut vraiment que je me motive pour tout coucher sur le papier ! J’imagine que ça explique pas mal pourquoi je mets deux ans à écrire un roman ! Mais pas de panique, je vais toujours au bout de ce que j’écris ! Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Agatha Christie sans conteste, dont j’ai dû lire chacun des livres au moins deux fois. Enid Blyton et son fameux Club des Cinq, bien sûr, puisque j’y fais même référence dans Bad Swimmers, Alberto Moravia aussi, dans un tout autre registre et dans une moindre mesure, surtout pour son livre Les Indifférents que j’adore. Mais plus généralement, ce sont davantage les séries TV qui m’inspirent plutôt que les livres, il y a un côté visuel qui me marque plus profondément je crois. Toutes les séries TV des années 90 sont une mine d’inspiration et de création. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Les personnages de lycéens m’ont toujours passionné et ceux dont je traite cherchent toujours à s’identifier individuellement au sein d’un groupe. J’aime cette idée que l’on puisse se définir comme un individu à part entière en appartenant à un groupe. Dans Bad Swimmers, il y a un peu de moi dans chacun des six personnages, même si je me sens très proche de Mel, qui est une ado extrêmement cynique et désabusée. Je pense que si j’étais une fille, je serais un mélange d’elle et de Deb ! Autant dire qu’il existe plus glamour… Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Soulagé ! Toute l’étape éditoriale est un véritable calvaire pour moi, même si j’ai de très bons rapports avec mon éditrice. Je n’appréhende pas particulièrement la sortie parce que j’estime qu’au moment de la publication, j’ai vraiment fait du mieux que je pouvais pour offrir la meilleure histoire dont je suis capable à ce moment-là. Je suis surtout impatient de découvrir les avis des lecteurs, que ce soit en salon ou sur Internet, qui est un vrai plus pour un auteur… c’est quand même une chance de pouvoir discuter avec ses lecteurs quasi instantanément ! Et puis, par exemple, le premier tome de Bad Swimmers a été publié trois fois dans trois maisons d’édition différentes, ça fait relativiser chaque sortie ! Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Si elles sont constructives, c’est intéressant de les prendre en compte. Si c’est parce que le prénom d’un des personnages ne plaît pas (si, si, c’est arrivé), je ne vais pas en faire une dépression. Après, la critique la plus négative que j’ai eue sur Bad Swimmers, ce sont des lecteurs me disant que l’absence des parents était étrange… Je ne peux pas en dire plus, mais qu’ils se rassurent, cette absence trouvera sa réponse dans le tome 3 de la saga ! |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Je n’y ai jamais vraiment réfléchi. Écrire un livre, ce n’est pas exactement comme écrire un scénario, c’est à mon sens beaucoup plus intime. Quoi que… je ne sais pas, je n’ai jamais essayé, alors pourquoi pas. J’adore Alexandre Astier qui sait écrire de bons dialogues et des histoires qui tiennent la route. Du coup, ça serait chouette de bosser avec lui sur un projet quel qu’il soit. Et pour le fun, je dirais Sophie Audouin-Mamikonian qui est une vraie pile électrique… mais notre collaboration risquerait de faire des étincelles ! Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé? Pas vraiment, parce que je n’ai pas cherché à contacter énormément de maisons d’édition. La première fois, c’était une maison d’édition qui s’apparentait davantage à un prestataire de services, bien que je n’aie rien eu à payer contrairement à de l’auto-édition. Il suffisait d’envoyer son fichier par mail. Cela m’a permis de faire quelques salons et de faire connaître mes écrits, mais c’est un système très frustrant puisqu’il n’y a aucun travail éditorial, le texte est publié tel quel et il est très difficile de prendre du recul sur ce que l’on fait dans ces cas-là. Puis mon livre a été publié uniquement en numérique dans un grand groupe où le travail éditorial était très poussé, avec des retours de mon éditrice plusieurs fois par jour pendant des mois pour rendre le meilleur texte possible. J’ai eu la chance de trouver une éditrice qui comprenait exactement ce que je voulais raconter et de quelle façon. Et même si j’ai quitté mon ancienne maison d’édition, nous avons gardé le contact. Une chose que je souhaiterais dire aux auteurs qui envoie leur premier manuscrit : ne soyez pas prêts à tout pour publier votre livre. Quand je vois des gens qui déboursent 4000 euros pour voir leur livre imprimé, ça me fait mal au cœur. Un bon éditeur ne vous fera jamais débourser un centime ! Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Seulement à mon meilleur ami parce que je sais qu’il ne prendra pas de gants. Il sait me dire si une scène fonctionnera ou pas et il a malheureusement toujours raison. Mais je n’ai pas de bêta-lecteurs comme certains auteurs peuvent en avoir. Je ne sais pas si c’est un tort ou pas ! Quels sont vos projets ? Je suis gâté de ce côté-là ! Pour commencer, Le Salon de la Rochelle le 6 décembre prochain avec Rebelle Editions en compagnie de Linda Saint-Jalmes, Demi McGowan, Anne-Cécile Feugnet et Brigitte Beaumont. Il y a aussi la sortie du tome 2 de Bad Swimmers, intitulé Les Charbons Ardents qui se prépare pour le premier trimestre 2015. Parallèlement à cette sortie, je serai à l’affiche du court-métrage Lili, une comédie romantique tournée l’année dernière avec Julie Macqueron, avec laquelle je tourne également les nouveaux épisodes de la websérie Deus Ex Machina de Hélène Dubouchaud et Romain Gégauff. J’ai aussi quelques projets d’écriture de websérie comme la saison 2 de BO(&)TOX et surtout, des projets pour la télévision. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Si vous aimez le divertissement, si vous aimez vous faire peur, si vous aimez les ados ou les adultes qui se comportent comme des ados… bienvenue chez moi ! |
Date de l'interview : Novembre 2014 © Des encres sur le papier