Parlez-nous un peu de vous Gilles Milo-Vacéri...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Oserais-je dire que je suis né avec ? Eh bien, j’ose ! (rires). En effet, d’aussi loin que je me souvienne, j’ai voulu et toujours écrit. Au début, ce n’était qu’un exutoire, un lieu où je cachais mes rêves, mes espoirs et puis j’ai commencé à lire. Très tôt, j’ai dévoré des auteurs comme Jules Verne, Saint-Exupéry, Dumas, Kipling, London, Hemingway, etc. et le démon de l’aventure s’est emparé de moi. À 10 ans, je voulais faire le tour du monde et mener une vie d’aventurier. Je n’ai pas fait le premier, mais bien réussi mon pari pour la seconde. C’est pourquoi j’ai conservé cette passion, afin de raconter de belles histoires. J’ai toujours écrit, sur des feuilles volantes, des cahiers d’écolier et cela m’a poursuivi toute ma vie. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Je les citais dans la question précédente et la liste complète serait trop longue pour y revenir. Cela dit, je reste fidèle à l’un d’entre eux que j’ai lu et relu des dizaines de fois... Antoine de Saint-Exupéry. Ce n’est pas le meilleur, pas le plus célèbre, parmi les précédents, mais c’est celui qui m’a touché en profondeur par ses valeurs humaines, sa plume et tous les rêves qu’il a engendrés en moi. Ainsi, Le Petit Prince devrait être l’une des « bibles » de l’Éducation Nationale. Sinon, dans un autre genre, je cite toujours le même, celui de ma première lecture poétique, Verlaine et Le rêve familier. Lui m’a donné le goût de la poésie et ont suivi les autres grands maîtres de cet univers, de Musset, Hugo, Desbordes-Valmore, Eluard, Ronsard, Rimbaud, Baudelaire et j’en passe... Pour citer quelques-uns de nos contemporains, Thilliez, Chattam, Coben, ou encore Levy et Musso, bien sûr. Pour les polars, j’ai ma préférée et chouchoute, Fred Vargas. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? La question est terrible et pertinente ! Je suis le « père » de mes héros et héroïne, par conséquent, en toute logique, je mets beaucoup de moi dans leur psychologie, leur caractère et leur comportement. C’est pourquoi, on a un petit air de famille (rires). Je vais arrêter mon choix sur Gabriel Gerfaut, le héros de ma série de thrillers et polars. Je le connais bien, je sais comment il va évoluer et je peux dire que je lui ai fait don de mes innombrables qualités ! Sale caractère, non-respect de la hiérarchie, indépendance, goût immodéré pour la Liberté, teigneux, obstiné... Hum, j’arrête là sinon, je vais faire fuir mes lecteurs ! D’ailleurs, sur mon blog officiel, une page lui est consacrée et il a eu l’honneur d’être publié non seulement chez Harlequin, mais également par France Loisirs, en version papier. ■ Page Gabriel Gerfaut : http://www.milovaceri.com/p/gabriel-gerfaut.html Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Eh bien, après pratiquement quatre années d’activité, près d’une centaine de titres publiés, on pourrait penser que je suis blasé et que l’habitude a remplacé l’émotion de la première parution. Que nenni ! Et c’est terrible... Je suis pris d’angoisse et je guette l’apparition du titre, je m’invente mille hypothèses qui vont empêcher la sortie, je tremble à l’idée que mes lecteurs ne l’aiment pas. Autrement dit, je m’en rends (presque) malade ! Si je n’ai jamais eu le syndrome de la page blanche, celui de la nuit blanche avant la sortie d’un titre, là, je maîtrise le sujet. Je suis dramatique et personne dans mon entourage ne peut m’apaiser. Il y a bien sûr la fierté de voir un autre « bébé » venir au monde, la satisfaction du travail accompli, mais ce n’est pas suffisant. Alors, pour oublier mes frayeurs, je me lance dans la promotion du titre, la surveillance des plates-formes de vente comme l’animation du blog et de tous mes comptes de réseaux sociaux. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? À mes débuts, je jouais un remake de Platoon et d’Apocalypse now ! J’aurais pu facilement étrangler l’auteur d’une critique négative et déclencher la IIIe Guerre mondiale. Depuis, j’ai fait mon expérience et me suis assagi. Je me contente de quelques grenades... (rires). De fait, toute critique, tant qu’elle est objective et argumentée, est constructive. Le besoin échéant, j’entame un dialogue serein avec un lecteur insatisfait et on se quitte bons amis. Il faut être conscient que l’on ne peut pas plaire à tout le monde et on a le droit de se louper. Il n’en demeure pas moins vrai que certaines critiques, notamment sur Amazon, émanent d’aigris, de refoulés ou de jaloux. Ce n’est pas grave et ça me fait sourire plus qu’autre chose. Comme cela reste très épisodique, c’est avec une absence totale de réaction que je découvre ces tissus d’âneries et m’en amuse. À mes débuts, j’ai eu quelques soucis avec des blogs littéraires et j’ai appris à les sélectionner. Depuis, je collabore avec beaucoup de sites très sérieux et je recense toujours leurs chroniques, bonnes ou moins bonnes. ■ Blogs littéraires : http://www.milovaceri.com/p/blogs-litteraires.html Pour 2015, selon mes statistiques, j’ai eu - toujours sur Amazon - 157 commentaires, dont 83 % de lecteurs satisfaits à très satisfaits. C’est là ma solution : Je sais que sans mes lecteurs, je n’existerai pas et c’est donc pour eux que j’écris. Leurs avis sont prépondérants et comptent bien plus que ceux de quelques rares anonymes, en mal de reconnaissance. ■ Bilan 2015 : http://www.milovaceri.com/2015/12/mon-bilan-litteraire-2015.html |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Comme j’aurais aimé travailler avec Saint-Ex ! Ou Jules Verne ! Verlaine ! Oui, je sais, ça risque d’être difficile (rires). Pour être sérieux - si ! ça m’arrive de temps en temps - j’aimerais collaborer avec Fred Vargas ou Harlan Coben. Chez France Loisirs, on m’a - très gentiment - comparé à Dan Brown que j’apprécie beaucoup. J’aurais tant à apprendre de tous ces auteurs, malheureusement, je n’ai pas la notoriété suffisante pour espérer les rencontrer un jour. Alors, un petit scoop ? L’an prochain, je devrais signer une romance avec un auteur qui collabore, elle aussi, avec ma maison d’édition principale. Je n’en dirai pas plus car ce n’est encore qu’un projet et tant que ce n’est pas signé, je ne dis jamais rien. Quoi qu’il en soit, la surprise est de me voir cosigner un livre et d’autant plus qu’il s’agira d’une romance, un genre que je ne maîtrise pas particulièrement. C’est une histoire de confiance avec l’autre auteur, de mariage des styles aussi, et l’ensemble doit demeurer fusionnel pour le plaisir du lecteur. Un beau challenge ! Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? J’ai mis un an à aboutir et il m’a fallu énormément de volonté. À force de prendre des portes fermées dans le nez, vous avez deux solutions. Soit vous tentez l’expérience de l’auto-édition, soit vous allez frapper à une autre porte, un peu plus loin. J’avais décidé de me faire publier à compte d’éditeur et j’ai tenu bon. Je ne parlerai pas des concours littéraires ou des magazines spécialisés, grâce auxquels j’ai fait mes premières parutions. C’est dans un concours que mon titre « Il ne fallait pas faire pleurer le loup » a été remarqué par l’éditeur. Je n’avais pas gagné, mais l’histoire avait plu et l’éditeur l’a sorti, hors concours. Je me souviens encore de mon émotion à la réception de mes exemplaires gratuits ! Et puis, j’ai eu la chance de ma vie. J’avais envoyé mes nouvelles érotiques chez les Éditions Harlequin et la directrice de la collection de l’époque, Karine L., m’a contacté en me disant son intérêt. Si j’avais beaucoup d’histoires à raconter, je ne maîtrisais rien ou si peu en technique littéraire. Elle m’a demandé si j’étais prêt à apprendre. J’ai dit oui. Et depuis c’est une belle aventure que je vis au quotidien avec cette maison. Eh oui, il faut un peu de chance dans ce métier ! Et je l’ai eue. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Oh, c’était très rare et plus du tout, à ce jour. Le problème de l’écriture comme de la lecture, c’est la subjectivité de l’ensemble. Vous prenez un auteur et l’un de ses titres. Demandez-lui de le réécrire, il ne le fera jamais de la même manière. Prenez un lecteur, faites-lui lire un livre à un instant. Demandez-lui de le reprendre, ne serait-ce que quelques mois plus tard et vous n’aurez pas du tout le même ressenti. L’écriture et la lecture sont influencées par tellement d’éléments extérieurs qu’il est difficile de faire reposer l’avenir d’un projet sur l’avis d’un ou même de plusieurs tiers. Cela dit, je modère mon propos. J’ai deux amies, deux auteurs de talent (Valéry K. Baran et Hope Tiefenbrunner) qui travaillent ensemble, bêta-lectrice l’une pour l’autre. J’envie très sincèrement leur complicité et leur collaboration qui est vraiment un modèle du genre. Derrière, il y a une longue amitié, ceci expliquant certainement cela. J’avais fait des essais, fut un temps et devant les retours complètement différents pour un même titre, j’ai fini par renoncer. Il me faut encore trouver la bonne personne. À suivre. Quels sont vos projets ? Bon, on va essayer de ne pas faire trop long ! Ils sont multiples et j’ai publié mon programme 2016 pour l’annoncer à mes lecteurs. De fait, je poursuis mon virage vers l’édition papier car depuis que j’y ai goûté, je ne pourrai plus m’en passer. Le livre papier reste un incontournable dans notre métier. Je reste aussi fidèle aux maisons d’édition avec lesquelles je travaille déjà. J’ai une production suffisante pour alimenter plusieurs éditeurs et cela me convient parfaitement. Au chapitre des nouveautés, je réfléchis actuellement sur un blog dans lequel je vais publier quelques chroniques des livres que j’aurais lus. J’ai fait beaucoup de changement sur les réseaux sociaux et amélioré ma communication. Il y aura donc ce projet à quatre mains en romance, des sorties papier et numériques... Bref, cette année à venir est déjà bien remplie. ■ Programme 2016 : http://www.milovaceri.com/2015/12/et-alors-ce-programme-2016.html Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Comme un nouveau restaurant, le seul moyen est de rentrer, de vous asseoir et de goûter la cuisine que l’on vous propose. Me lire reste la meilleure manière de me découvrir. Sinon, il ne faut pas hésiter à venir faire un tour sur le blog officiel et parcourir les pages. C’est aussi un bon tuyau pour les jeunes auteurs qui aimeraient avoir des conseils avant de se lancer et désireux de se faire éditer. J’ai créé une page conseils qui leur offrira un tour d’horizon assez large et généraliste pour se faire une petite idée de ce qui les attend. Ils trouveront aussi des articles plus pointus sur les techniques littéraires avec différents thèmes. Enfin, sachez que je réponds toujours à mes lecteurs et que je me rends toujours disponible. Venir me retrouver sur les réseaux sociaux est une autre bonne approche car j’y passe très régulièrement. ■ Conseils : http://www.milovaceri.com/p/conseils.html Ci-après, les adresses internet pour suivre mes actualités : ■ Blog officiel : http://www.milovaceri.com/ ■ Facebook : https://www.facebook.com/GillesMiloVaceri.Officiel ■ Google Plus : https://plus.google.com/+GillesMiloVacéri/ ■ Twitter : https://twitter.com/G_MiloVaceri ■ Linkedin : https://fr.linkedin.com/in/gillesmilovaceri |
Date de l'interview : Novembre 2015 © Des encres sur le papier