Parlez-nous un peu de vous Guillaume Lebeau...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Question difficile ! En fait, je n’ai pas la passion de l’écriture, mais celle du récit. J’aime raconter des histoires, indéniablement. Le plaisir de construire des mondes, d’y injecter des personnages. Le plaisir du démiurge, capable de réenchanter la réalité ! Le point d’origine de cette jouissance, honnêtement, je ne le connais pas. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(s) ? Herman Melville, Ray Bradbury, Jack Kerouack, Paul Auster, et les sagas islandaises. Mais il ne s’agit pas d’inspiration, simplement d’admiration. Ces oeuvres m’ont donné la volonté et indiqué une voie possible pour construire mon existence. Le chemin exigeant, mais au bout de la piste les paysages sont grandioses ! Parmi tous vos romans, de quel(s) personnage(s) êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Je ne me sens pas proche de mes personnages. Ils ne sont que des avatars que je propulse dans des mondes virtuels, des mondes de papier. Souvent, ils s’éloignent naturellement de moi, vont même jusqu’à m’abandonner. C’est normal. Ils ne m’appartiennent pas. Ils appartiennent à mes lecteurs. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Fébrile. La parution d’un nouveau roman est un moment fragile. Un auteur s’investit tellement dans l’écriture, qu’il est souvent désarmé lorsque celui-ci se matérialise. Mais je me soigne... Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Lorsque l’on accepte d’être publié, on accepte dans le même temps d’être critiqué. Car, une fois écrit, un roman n’appartient plus à son auteur, mais à ses lecteurs. Ceux-ci sont libres d’aimer ou pas. Les critiques positives flattent et confortent. Quant aux critiques négatives, elles sont des signaux qui doivent s’énoncer clairement et se fonder sur une véritable lecture. Dans ce cas, l’auteur peut certainement en tirer un enseignement. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
En tant que directeur de la collection "Rageot Thriller", j’ai la chance de travailler avec ceux qui me sont chers. Et comme Herman Melville est mort... Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Publier n’est pas chose difficile en soi. Continuer est une autre affaire ! Dans mon cas, j’ai proposé un projet qui a simplement été accepté et signé par un éditeur. Et non des moindres, celui d’Agatha Christie en France, Le Masque. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Jamais ! Mon entourage en littérature, c’est mon éditeur. Multiplier les béta lectures est peut-être rassurant pour certains, pas pour moi. Je pense qu’un texte, dans sa phase de maturation, n’a pas besoin d’autres regards que celui de son auteur et de son/ses éditeurs. Quels sont vos projets ? Ils sont nombreux. Diriger et défendre le mieux possible "Rageot Thriller" qui prépare sa saison 2 en 2013. Achever enfin mon prochain thriller adulte, à paraître chez Marabout, l’éditeur historique de Bob Morane. Peaufiner un roman graphique musical. Finaliser le scénario d’un long-métrage pour le réalisateur Gérard Pirès. Préparer le tournage d’une série de documentaires pour Arte et d’un long-métrage horrifique. Et quelques broutilles encore... Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Je crois fortement au pouvoir des mots. Le roman élève l’Homme, au-dessus de sa condition, au-dessus du monde... Chaque jour, je m’applique à concevoir les meilleurs récits possibles, ceux qui questionnent, qui divertissent, qui terrifient... Mais je n’oublie jamais que comme le dit magnifiquement un proverbe tadjik : "Le récit de la fête est la moitié de la fête". |
Date de l'interview : Novembre 2012 © Des encres sur le papier