Parlez-nous un peu de vous Huguette Conilh...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Du premier mot que j’ai posé sur le papier. Ou peut-être du premier mot que j’ai su déchiffrer. Je ne sais pas au juste qui de la parole ou du graphisme s’est imposé le premier mais le résultat est tel que je l’ai voulu. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Chaque fois, je ne sais pas répondre à cette question. Je lis beaucoup de fantasy et je n’en écris pas : va savoir ce qui influence l’écriture. Je suppose que les expériences de l’enfance marquent la vie du futur adulte. Je dirais donc que Pearl Buck et A.J. Cronin ont hanté mes années collège. Et que j’ai lu pas mal de Barbara Cartland entre 20 et 30 ans. Peut-être est-ce pour cela que mon premier roman est un roman sentimental. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Je suis proche de tous, suis-je tentée de répondre. Dire le contraire serait un mensonge. Je pense que chaque personnage est une facette de l’auteur. Anaïs Dancourt, alias Miss Zapping, l’héroïne de mon roman noir publié en septembre 2015 chez Num éditeur est sans doute celle qui me représente le plus. Par son côté sombre et cette colère permanente qui l’habite. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? C’est enivrant, je l’avoue, comme toutes les phases qui y conduisent. Chaque étape est belle à vivre, même celle de l’attente après la soumission chez les éditeurs. Je me souviens avoir été pressée, impatiente. Je ne le suis plus ; j’ai décidé de vivre ces étapes avec l’attention et la plénitude qu’elles méritent. Pas toujours facile, mais je m’entraîne. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Mieux qu’à une certaine époque. Je n’ai pas acquis davantage de confiance en ma plume ; simplement j’ai intégré cette certitude que tout est perfectible. À partir du moment où la critique n’est pas bêtement assassine, tout est bon à prendre. C’est même presque un soulagement de découvrir un avis moins positif que les précédents : il est quasi impossible de faire l’unanimité. Et, en plus, à quoi ça servirait ? |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Pour ? Une écriture à quatre mains ? Je n’y ai jamais songé, l’écriture est une activité bien trop personnelle pour moi. Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Rien n’est simple dans l’édition, du début jusqu’à la fin. Après plusieurs refus, mon premier roman sentimental a trouvé son éditeur en 2010, dans la collection Amorosa des Nouveaux-Auteurs. Titre marqueting, couverture rose bonbon, collection sentimentale, ce n’était pas vraiment ce dont j’avais rêvé pour une histoire abordant le thème du choix et de ses conséquences. Il s’est quand même écoulé à 3000 exemplaires, et pour la première fois, j’ai entendu parler de mes personnages par de parfaits inconnus. Ça c’est magique. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? De mon entourage mais pas familial ni amical. La bêta-lecture est une activité à part entière, je dirais. Il faut au minimum que le" critique" soit lecteur ou auteur pour bénéficier de "vraies" remarques sur le fond et la forme. Quels sont vos projets ? J’ai plusieurs romans sur le feu. Peut-être serait-il temps que je m’y remette. Ou pas. Il faut laisser venir, l’écriture sous contrainte n’est pas pour moi. J’écris parce que ça m’est nécessaire, vital même. Mais je crois que je ne suis pas dans une période vitale en ce moment. Donc, j’attends le déclic. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Ils sont vivants. Je les ai rencontrés au détour des méandres de mon imagination. Des hommes ou des femmes, jeunes, adolescents, plus matures ; certains lecteurs disent qu’ils sortent de la page, qu’ils s’attendent eux aussi à les croiser au coin d’une rue. Et vous, que dites-vous ? |
Date de l'interview : Août 2015 © Des encres sur le papier