Parlez-nous un peu de vous Jérémy Semet...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Avoir envie d’écrire c’est avant tout posséder une sensibilité propre et surtout un besoin impérieux de l’exprimer. Je n’ai vraiment ressenti le besoin d’écrire qu’à l’adolescence, comme beaucoup d’autres auteurs avant moi. Car l’adolescence est une période particulière, charnière où l’on prend réellement conscience du monde qui nous entoure. Se retrouver vulnérable face à ce monde qui nous bouleverse aussi brutalement a fait naître en moi ce besoin de décrire le monde tel que je le percevais, tel que je le ressentais. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Je n’ai lu que très tard. Je veux dire lorsque le besoin de lire s’est fait ressentir. Durant ma scolarité, j’ai été écœuré par les auteurs que l’on nous forçait à lire puis à analyser. Je parle des classiques comme Flaubert, Balzac, etc. Le premier auteur à m’avoir saisi à la gorge et m’avoir scotché est, sans grande originalité, Stephen King. Shining a été ma première claque de lecteur. Il faut avouer que j’ai toujours eu un penchant pour la littérature anglo-saxonne. Peut-être est-ce à cause des films et des séries que je regardais à l’époque. Mais l’auteur qui m’a fait prendre conscience de mon potentiel d’auteur est Chuck Palahniuk avec son style minimaliste. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Jusqu’ici, je n’ai écrit que des nouvelles de science-fiction et de fantastique. Je dois également dire que je suis auteur jeunesse. J’ai beaucoup écrit pour les enfants pendant deux ans et ce n’est qu’assez récemment si je me suis remis à écrire de la fiction pour adulte. Mais si je devais choisir parmi toutes les histoires que j’ai écrites jusqu’ici, je pencherais pour "L’appel" édité dans une anthologie sur le thème de l’instant. C’est un récit autobiographique puisque je raconte la naissance de ma seconde fille et les soucis de santé que mon épouse a rencontré par la suite, et le coup de téléphone du docteur pour me prévenir si ma femme était sortie du coma. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Au début, j’y étais très sensible. Chaque « mauvaises » critiques sur mon travail était véritablement une gifle que je me prenais en plein visage. Pire que ça, je ressentais viscéralement cela comme une agression comme si on me disait ouvertement que l’on ne m’aimait pas. Par la suite, j’ai compris que chaque lecteur était différent et ressentait mes histoires selon leur sensibilité. J’en reviens toujours à cela, mais ça joue beaucoup. Donc lorsqu’on me dit que l’on n’a pas aimé telle ou telle histoire, j’en prends note, mais je ne m’y attarde plus comme avant. Je passe rapidement à autre chose. Il arrive également qu’une critique soit le point de départ d’une nouvelle histoire. |
Comment vous sentez-vous à l’approche
de la sortie d’un de vos livres ? C’est toujours un bonheur que de voir son « bébé » débarquer dans le monde, après ces longues périodes de doute et de réécriture qui précèdent la sortie. Très rapidement, l’histoire vole de ses propres ailes et circule de lecteurs en lecteurs. Elle existe par elle-même et je la laisse vivre. Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ? Je n’éprouve pas le besoin de travailler avec d’autres auteurs. Ce n’est pas une question d’ego, mais plutôt que je ne fais confiance qu’à mon jugement. Parfois, lorsque je suis bloqué ou bien que je sens que je perds le contrôle de mon histoire, je demande un petit coup de pouce à des auteurs dont je suis « proche » via le Net comme Julien Simon ou Michael Roch. Ils sont toujours de bons conseils. Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Le tout premier texte que j’ai publié était une nouvelle intitulée "Circuit gastronomique" dans le numéro 16 du fanzine Marmites & Micro-ondes. Le plus long a été l’attente avant que la nouvelle ne soit acceptée. En ce qui concerne la littérature jeunesse, ma première histoire a été publiée assez rapidement, après l’avoir envoyé durant une année entière à de nombreuses maisons d’édition. Il s’agit de "Dans mon imagination" chez Nats Editions. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Au début oui, lorsque je ne savais pas trop ce que je faisais, car je n’avais pas encore acquis de technique d’écriture à proprement parler. Mais je me suis rapidement rendu compte qu’après plusieurs bêta-test, mon histoire se retrouvait modifiée, changée par le prisme de ses bêta-lecteurs. Quels sont vos projets ? Des albums et des romans jeunesse qui devraient sortir d’ici la fin de l’année puis courant 2016. Sinon, j’essaie de ne pas me mettre de pression. J’écris et les projets se tissent au fil des rencontres. Je me suis plongé dans l’écriture de nouvelles et je vais voir où cela me mène. Mais je ne suis pas à l’abri d’imaginer un texte pour les enfants pendant l’écriture d’une histoire fantastique. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? D’être curieux tout simplement. On dit que c’est un vilain défaut, mais parfois, la curiosité ça a du bon. Et ça permet d’ouvrir ses horizons. |
Date de l'interview : Août 2015 © Des encres sur le papier