Parlez-nous un peu de vous Jean-Pierre Levain ...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? D’une part, je suis un passionné de polars depuis plus de quarante ans, notamment les classiques américains. De l’autre, j’ai toujours écrit des articles scientifiques au long de ma carrière universitaire. L’écriture romanesque est venue comme une évidence avec la retraite. J’ai d’une certaine manière continué de faire ce que je savais faire. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? En tout premier James Lee Burke que j’admire et considère comme un maître. Deon Meyer, Craig Johnson, James Grady, James Crumley, Dennis Lehane, sans oublier Michael Connely, Raymond Chandler et Howard Fast… Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Il y a une proximité indéniable avec les personnages masculins vieillissants. En premier l’enquêteur Fred Brazier, mais pas que… Pourquoi ? Sans doute parce que l’âge transforme sa vision du monde. Les psychologues parlent d’un biais de positivité… Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Essentiellement soulagé. J’écris au fil de l’eau, le livre se construit simultanément à son avancement. C’est assez marrant et il m’arrive de changer de coupable en cours de route. C’est aussi assez frustrant. Il y a toujours une inquiétude : vais-je écrire les 90 000 mots requis ou caler en cours de route. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Quand je soumets le manuscrit à des chroniqueurs, j’accepte que certaines critiques soient négatives. C’est le jeu. J’essaie de faire la part entre ce qui me semble fondé et ce qui relève des attentes particulières du critique plus ou moins subjectives. Par exemple, l’écriture du premier est moins fluide que les suivants et comprend quelques maladresses de débutants que je tenterai de corriger pour l’édition de poche. La lecture peut être également une source d’inspiration et d’amélioration… |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Aucun je pense tant que j’écrirai au fil de l’eau. J’apprécie la solitude et je crois que je serais incapable de collaborer avec quelqu’un pour l’instant. Je n’ai pas un caractère facile. Rien ne dit que ce sera toujours le cas. Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Cela n’a pas été trop rude. J’ai cherché une liste d’éditeurs acceptant les manuscrits au format pdf pour ne pas abuser des tirages papier. J’en ai trouvé une bonne quinzaine. LBS a rapidement répondu favorablement après cinq ou six refus. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Déjà à mon épouse qui est souvent la plus critique, ce qui m’amène à reprendre certaines parties. J’ai ensuite six relecteurs, qui reçoivent le texte chapitre par chapitre. Je suis également supervisé par un commandant de la DCRI à la retraite pour le respect des procédures policières. De manière à ne pas dire de grosses bêtises. Les petites sont de ma responsabilité. Quels sont vos projets ? Le quatrième opus est chez l’éditeur. Le cinquième en cours d’écriture. Après, nous verrons… Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? La série revisite le duo classique du vieux flic, pas loin de la retraite, accompagné d’une jeune collègue qui n’a pas froid aux yeux. Ce binôme œuvre au sein d’un des deux groupes crimes du SRPJ de Lyon. Ville qui constitue avec ses paysages, sa gastronomie, sa culture un aspect important du décor qui sert de toile de fond à des intrigues millimétrées dont le sexe, l’argent et le pouvoir constituent les ingrédients principaux. Chaque opus peut se lire indépendamment des précédents. |
Date de l'interview : Septembre 2022 © Des encres sur le papier