Parlez-nous un peu de vous Jessica Lumbroso...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Depuis toute petite, j’aimais bien écrire et dessiner. J’étais bien souvent toute seule et j’avais appris à m’évader dans mon propre monde imaginaire. Assez vite, je n’arrivais plus à dessiner tout ce que j’avais dans la tête (les limites de mes capacités…). L’écriture s’est alors imposée à moi pour me vider l’esprit. Avec des mots, j’arrivais à peindre des expressions, des idées, des concepts, tout ce que je n’arrivais pas à coucher sur du canson. Je crois que cette passion pour l’écriture a toujours été en moi. À dix ans, j’écrivais des poèmes et des nouvelles. À treize, des paroles de chansons. Et c’est toujours à cette époque que les idées de mes romans me sont venues. J’avais de l’ambition, mais je manquais encore d’assurance. Ces idées ne m’ont pas quitté, et il m’aura fallu une bonne décennie pour débloquer tout ça et parvenir à aboutir ces projets qui me tenaient tant à cœur. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Franchement, je n’en ai aucune idée… Je ne suis pas sûre de m’inspirer d’auteurs en particulier… J’aime à penser que j’ai mon propre style, que j’ai développé seule en écrivant des heures et des heures. Personnellement, je pense que chaque auteur suit sa propre voie. Ce qui m’inspire, ce n’est pas tant un auteur particulier, mais plutôt une situation, un univers, un film, un livre… Je pioche mes idées çà et là, autour de moi, dans ce que je vois, dans ce que je fais, aussi dans ce qu’on me dit. Mais surtout dans les gens que je rencontre. Ils sont une grande source d’inspiration. Mon roman le plus abouti a tenté de puiser un maximum dans l’univers psychologique de chacun de mes personnages, et m’arrêter autant sur les gens que je côtoie me permettait de puiser les ressources nécessaires pour dépeindre mes personnages le plus humainement possible. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? C’est une question très difficile à trancher… Je pense que premièrement, je suis sans nul doute la plus proche de Jenna, du "Temps d’un hiver", qui est sans contexte totalement issue de ma propre personnalité. Elle est le reflet de toutes mes peurs, de mes doutes, et de ma manière de voir la vie. Je dirais que je suis très intime avec elle, peut-être un peu trop… Je me sens aussi très proche d’Alec, issu du même roman, qui est l’ami que je n’ai jamais eu, mais qui, pourtant, me manque tellement. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Je n’ai pas encore publié… En ce moment, je suis en attente d’un contrat de publication, et si tout se passe bien, le roman paraîtra en mai 2014. Mais je débute les recherches, je me suis lancée dans l’aventure de la publication il y a moins d’un an. J’ai essuyé quelques refus – dont seulement un était franchement désobligeant –, et j’ai même eu le droit à quelques réponses personnalisées très encourageantes. Je pense que ça aide à garder la tête sur les épaules et la force de continuer. Donc comment je me sens ? Je ne peux que supposer… Je crois que je serais dans un état euphorique proche du stress et de l’angoisse. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? J’ai longtemps été très frileuse de ces critiques négatives, si bien que je n’acceptai pas de me faire lire. Maintenant que j’ai pris confiance en mon travail, je les prends avec philosophie, à partir du moment où elles sont construites et constructives. On ne peut pas avancer sans critiques négatives, car ce sont elles qui nous font nous améliorer, nous dépasser. Mais il est clair que les critiques purement négatives, sans aucun point positif, sont franchement difficiles à digérer. Pour l’instant, je n’en ai eu qu’une seule, et j’ai vite ris (même si je riais jaune) parce qu’elle venait d’un éditeur dont le courrier était criblé de fautes d’orthographe… Ce que je trouve anti professionnel. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
En premier lieu Daniel Pennac. Il est de loin l’un de mes auteurs préférés. Bien entendu, il n’est pas le seul, mais j’apprécie énormément son travail et la recherche humoristique qu’il cache derrière ses phrases si bien tournées. En second lieu, je dirais Philippe Claudel, et enfin Amin Maalouf. Ce sont tous les trois des auteurs que j’affectionne particulièrement pour leurs styles, leur plume si belle et leurs idées. Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Comme dit plus haut, mon premier roman devrait sortir prochainement. Mais tant que je n’ai pas signé de contrat, je ne m’engage pas totalement. À vrai dire, j’ai envoyé mon roman à une quinzaine ou vingtaine d’éditeurs. Sachant la difficulté que j’avais à imprimer 300 pages et à les relier, je n’ai pas procédé à beaucoup d’impressions, ni très régulières. J’envoyais donc un roman par-ci par-là, quand mes finances me le permettaient. J’ai pris mon temps pour ces envoies, notamment parce que j’étais en parallèle en formation pour travailler dans une maison d’édition, et que je n’avais pas beaucoup de temps de libre. Et prendre mon temps me permettait de sélectionner les éditeurs qui recevraient cet ouvrage. J’ai tenté de trouver que des maisons d’édition qui publiaient le genre littéraire dans lequel je m’inscrivais, et si possible, des éditeurs à échelle humaine avec un service de diffusion/distribution. J’ai donc essuyé quelques refus, et eu trois propositions de contrats. Les deux premières ont été refusé par manque de sécurité pour l’auteur, mais également parce que l’une d’entre elles me demandait de mettre sur la table 3300€… J’attends la dernière proposition pour en lire les termes. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? J’ai choisi de trouver des bêtas-lecteurs sur des forums d’écriture et des groupes de discussion via Facebook. Je n’ai que des contacts virtuels, qui sont devenus peu à peu des amis. Je préfère demander l’avis de personnes qui ne se gêneront pas pour me dire clairement ce qu’elles en pensent. En plus, je trouve cela plus simple d’accepter les critiques de quelqu’un que l’on ne connaît pas, qui sera plus objectif et parfois plus ouvert au dialogue. Quels sont vos projets ? Mes projets ? Publier mon tout premier roman serait déjà une bonne chose. Mais je travaillais en parallèle sur une saga Fantasy, dont j’aimerais beaucoup reprendre l’écriture. Sans compter que quelques idées de romans me trottent en tête, et j’aimerais bien m’y atteler un jour. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Je ne sais pas si j’ai un univers bien particulier. Disons que je baigne moi-même à la frontière entre le réel et l’imaginaire, entre le psychologique et la détente, entre l’action et l’amour… Je pense que j’essaie de mettre un peu de tout ça dans mes romans. Mon univers doit refléter ce que j’aime le plus : dépeindre des actions et sentiments typiquement humains, et jouer avec la psychologie de tout ce beau monde. Imaginer, c’est peindre un tableau, fictif ou non, dans un univers qui, même s’il campe son action ailleurs, est réel pour nous, car il faut y croire pour que le lecteur y croit aussi ; imaginer, c’est inviter les lecteurs dans sa propre tête, se montrer à nue avec ses forces et ses faiblesses, et les laisser entrevoir tout un monde imaginaire empli de chacun d’entre nous. |
Date de l'interview : Janvier 2014 © Des encres sur le papier