Parlez-nous un peu de vous Juliette Di Cen...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Comme beaucoup d'écrivains, élève, j'ai toujours été une pure littéraire. Quand j'étais gamine, j'avais même écrit deux petits romans que je faisais lire à mes camarades de classe. Mes premiers fans en gros ! Puis je me suis détachée de ce plaisir en quittant le système scolaire. L'envie de partager mes histoires m'a reprise lorsque j'ai découvert des auteures francophones évoluant en marge du circuit de l'édition traditionnelle. Je me suis dit : Pourquoi pas moi ? Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Le parcours de jeunes auteures francophones m'a intrigué. Que ce soit Sophie Jomain, Linda Saint Jalmes pour les premières. Puis j'ai suivi l'exemple de Christy Saubesty qui propose des nouvelles érotiques très fraîches, avant de découvrir le fantastique premier roman d'Angela Behelle. Je pense qu'il a été le détonateur. Très rapidement, j'ai écrit deux nouvelles, en me servant de mon milieu professionnel comme point d'ancrage à mon univers. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Du plus proche, probablement ma première héroïne, Amélia, car elle me ressemble dans tous les sens du terme, bien que son histoire soit une fiction. Et parmi les personnages masculins, sans hésiter ce sera le héros de mon deuxième tome Markus, dans lequel je me suis émotionnellement impliquée. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Impatiente ! Peut-être trop parfois. Etant en auto-édition via KDP avec 3 tomes sur 4, j'aurais tendance à vouloir les sortir encore plus vite, mais je sais qu'il faut proposer un produit de qualité et ne surtout pas bâcler le texte et la mise en page. En tant que lectrice, je suis intransigeante. Il me semble donc logique d'apporter le même soin que j'exige des autres ! Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Pour être honnête, il me faut un peu de temps pour les digérer. En premier lieu, il faut distinguer les critiques écrites pour nuire (ça c'est une découverte faite en "pénétrant" le milieu des petits auteurs avec son lot de jalousie et de mesquineries) de celles de la lectrice qui n'a pas trouvé dans mes textes, matière à se divertir. Pour les premières, ça me met en colère car je n'ai pas la même démarche en tant que chroniqueuse. Je garde toujours en tête le respect du travail que je dois à l'auteur, en tant que personne et pour son travail. Donc constater que des personnes n'ont pas la même démarche me heurte. Mais évidemment, je ne peux rien faire contre, donc je pose un mouchoir sur ma susceptibilité et je continue ma route. Pour les deuxièmes, j'avais pris au début, l'habitude de contacter la lectrice pour engager le dialogue (on marche sur des œufs avec les lecteurs mitigés ; il faut éviter de les agresser) et creuser avec elle les raisons qui l'ont poussée à ne pas aimer. C'est ainsi que j'ai pu me servir des remarques pour évoluer et améliorer la qualité de mes scénarios. Très bénéfique pour tout le monde. La lectrice se sent écoutée et considérée, et l'auteur apprend de ses erreurs. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
J'ai collaboré avec Angela Behelle lorsque l'éditeur a acheté les droits de mon deuxième manuscrit, à ma grande joie car je trouvais ses romans très bien écrits. J'ai énormément appris auprès d'elle. Aujourd'hui, je n'envisage pas de nouvelle collaboration. Aucun auteur ne me donne cette envie, en revanche en tant que lectrice, j'ai des auteurs fétiches que j'admire toujours avec la même fougue. Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? De manière assez amusante en réalité. J'ai envoyé mon premier manuscrit à une maison d'édition numérique qui l'a refusé en invoquant un texte peu abouti et ne correspondant pas à ligne éditoriale. Ayant entendu parler du système KDP, l'auto-publication via le système kindle d'Amazon, je me suis lancée après avoir été encouragée par des amies lectrices. Comme tous les aspects artistiques et créatifs, mais aussi marketing m'intéressent, j'ai tout fait de A à Z (erreurs du débutant y compris). Donc l'achat d'images libres de droit, la création de la couverture, la correction, la mise en page, la mise en ligne ET la publicité sur les forums que je fréquentais et auprès de "copines". ça a vite créé un petit buzz, j'ai obtenu mes premiers commentaires très rapidement, et une semaine après la mise en vente, Angela Behelle me contactait pour me faire entrer dans sa maison d'édition ! Comme quoi la boucle était bouclée. Je crois sincèrement que je me suis trouvée là au bon endroit, au bon moment, avec le sujet porteur. Il y a donc une part énorme de chance. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? En auto-édition oui, désormais je le fais relire par un proche ancien journaliste. Cela reste dans le cadre d'une relecture technique. Je l'envoie aussi à titre amical à trois lectrices que je côtoie et avec qui je partage mes propres lectures. En revanche, je fournis un exemplaire PDF comme service presse aux blogueuses qui me suivent depuis le début. Ce sont avant tout des passionnées de lecture, comme moi, qui ont en plus la gentillesse de chroniquer mes romances et d'étendre leur lectorat. Quels sont vos projets ? Je croyais pouvoir raccrocher les "gants" après la sortie de mon 5ème et dernier (???) tome, histoire de retrouver le plaisir et l'anonymat de la simple lectrice. Il faut reconnaître que je ne me suis jamais vraiment sentie légitime en tant qu'auteure. Comme je l'ai dit à mes amies, on peut me comparer à l'inconnue qui a vu de la lumière et a poussé la porte ! Toutefois, je me rends compte que je fourmille d'idées. Il est possible que j'ajoute un sixième volet à ma petite série épicée. J'ai aussi mis en ligne un premier épisode de feuilleton sous un autre nom de plume. Ce feuilleton sera court, plus sombre mais toujours pimenté ! De plus, j'ai un roman en cours depuis deux ans, sur lequel je sèche un peu, il faudra que je le reprenne un jour, mais je veux me libérer de toutes mes séries pour avoir l'esprit libre de travailler dessus. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Hé bien je leur dirais que la lectrice qui cherche un format numérique moyen (le temps d'un trajet ou en attendant un RV, voire pour une petite soirée tranquille) entre 60 et 120 pages pour rire, rougir, et baver devant de beaux militaires a trouvé son auteure ! |
Date de l'interview : Décembre 2013 © Des encres sur le papier