Parlez-nous un peu de vous Lucie Bernard...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? J’ai toujours été au contact des livres. Quand j’étais enfant, ma mère m’endormait tous les soirs en me racontant des histoires et dès que j’ai su lire seule, les romans ont défilé. Je me suis donc toujours intéressée aux livres et depuis mon adolescence, les genres de l’imaginaire ont su me captiver. J’ai donc voulu voir si j’étais capable de créer un univers qui tienne la route, si j’étais capable de donner vie à des personnages en mesure de porter des messages qui me tiennent à cœur. Si au départ j’ai essayé de m’attaquer à des textes courts pour travailler mon style, je me suis finalement tournée vers des récits plus longs. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Je ne sais pas vraiment si des auteures en particulier m’ont inspirée… Je lis énormément et je suis admirative devant le talent de nombreux écrivains. Mais je citerai quand même deux noms… Amandine Fairon a été la première personne qui m’a fait rentrer dans le monde de l’édition. La première auteure avec qui j’ai été en contact. Son beau parcours et sa gentillesse m’ont marquée, de même que son style aussi atypique qu’incroyable ! Oxanna Hope est une auteure incontournable de la dystopie. Elle parvient à créer des personnages qui débordent de sensibilité et sa plume addictive est un modèle à suivre ! D’ailleurs, elle m’a permis de m’améliorer grâce à ses conseils avisés. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Je ne pense pas me rapprocher d’un personnage en particulier car en tant qu’auteur, on se projette involontairement dans ses héros en leur donnant certaines parts de nous-même. Il y a énormément de sujets d’actualité, de comportements qui me révoltent dans la société et que j’essaie de mettre en avant dans mes romans. Je pense donc qu’Ylanys, un personnage de ma duologie « Peerless » à paraître aux Editions de L’Alsacienne Indépendante en septembre, est celle qui me correspond le plus. Elle a du mal à faire confiance à son entourage car elle a peur d’être blessée. Elle manque également de confiance en elle et même si elle essaie de poursuivre ses projets, elle redoute l’avenir. Pourtant, paradoxalement, elle se bat pour les autres et elle sait ce qu’elle veut. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Je suis à la fois surexcitée et terrorisée. Publier un roman est un accomplissement car quand on écrit, on ne sait jamais si on sera lu… si notre texte sera à la hauteur. Et puis on croise des personnes formidables qui nous prouvent que tout est possible et qui nous aident à faire d’un manuscrit un livre véritable. Pouvoir tenir son propre livre dans ses mains c’est incroyable. J’ai même encore du mal à le croire… parce que je pensais que cela n’arrivait qu’aux autres et comme beaucoup d’auteurs, je souffre encore et toujours du syndrome de l’imposteur. Publier, c’est soumettre une partie de soi aux regards des autres et donc à la critique. Même si on prend de la distance, certains propos peuvent détruire et tous les auteurs redoutent les premiers avis… Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Une critique, qu’elle soit positive ou négative, est bonne à prendre. Un livre ne peut pas plaire à tous les lecteurs. Si tout le monde avait les mêmes goûts, ce serait monotone… Toutefois, une critique signifie donner son avis et l’expliquer pour que les personnes qui ont travaillé sur le livre comprennent et puissent s’améliorer. Si la critique consiste en « c’est nul », ça n’apporte rien à personne et ça peut être très déstabilisant… (heureusement, j’ai toujours eu des avis argumentés et bienveillants jusqu’à maintenant ! ). |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
J’ai déjà la chance de travailler avec beaucoup d’auteurs lors de l’écriture et des phases de bêta-lecture et tous m’apportent énormément de choses positives ! Je n’ai donc pas UN nom à proposer… Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Alors… le monde de l’édition peut paraître tout beau et tout rose mais il s’agit en réalité d’un monde de requins, comme me l’a dit un jour une éditrice. Publier un roman n’est pas facile, que ce soit en autoédition ou en maison d’édition, et je suis passée par plusieurs expériences que je vais qualifier de « déstabilisantes » avant de publier aux Editions Kadaline et chez L’Alsacienne Indépendante. J’ai signé mon premier contrat d’édition à 17 ans. Je l’ai rompu sans que le livre ne soit jamais sorti et le manuscrit est, depuis, resté dans un tiroir car je voulais passer à autre chose. J’ai ensuite signé dans une autre maison d’édition pour un autre manuscrit. Une maison d’édition qui a fermé quelques mois après la sortie du roman. Je ne m’étendrai pas sur ces deux expériences, mais j’en suis ressortie totalement chamboulée, sans plus aucune confiance en mon écriture, aucune confiance en moi… Heureusement, les Editions Kadaline m’ont contactée pour reprendre mon roman et j’ai ensuite signé aux Editions de L’Alsacienne Indépendante. Deux maisons d’édition de qualité avec des éditrices aussi adorables que professionnelles, que ce soit au niveau de la communication avec les auteurs et les lecteurs ! Un plaisir pour moi d’avoir trouvé ces perles rares qui me permettent de m’épanouir chaque jour tout en réalisant mon rêve ! Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? J’ai plusieurs bêta-lecteurs parmi mon entourage (des ami(e)s auteur(e)s ou non) qui se dévouent pour me supporter pendant la phase d’écriture et de correction ^^ Plusieurs personnes de ma famille lisent le manuscrit une fois qu’il est terminé et envoyé en soumission dans les maisons d’édition. Quels sont vos projets ? Je n’ai pas spécialement de projet en rapport avec l’écriture puisque j’écris par passion avant tout. Je suis professeure de français et j’écris au fil de mes idées (quand j’ai le temps… ce qui me manque cruellement depuis plus d’un an…). Mes projets concernent plutôt le milieu animalier… Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Une question piège… car j’ai beaucoup de mal à croire en mes récits mais je vais tenter de trouver quelque chose ^^ « Quand viendra notre tour » est une dystopie écrite alors que j’étais adolescente pour réaliser un coup de gueule à propos de l’argent qui détermine notre place dans la société. Une chose que je n’ai jamais pu accepter… Un sujet qui peut donc concerner tout le monde. De plus, le roman ayant été écrit quand j’étais plus jeune, le style est assez simple et facile à comprendre. Les personnages sont assez diversifiés et mettent en avant des valeurs contraires. « Peerless » est une duologie de fantasy que j’écris en ce moment même. À travers cette histoire, je voudrais montrer qu’être différent n’est pas un crime et que tout le monde a sa place. J’aborde des sujets comme l’abandon, le harcèlement, … à travers des personnages marqués par la vie mais déterminés à en découdre. Quant au style, il est plus travaillé et soigné que tout ce que j’ai pu faire auparavant. |
Date de l'interview : Février 2021 © Des encres sur le papier