Parlez-nous un peu de vous Marie-Sophie Kesteman...
’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours écrit. Sans doute que mon grand-père, Emile Kesteman (qui était un grand parmi les grands dans la poésie francophone moderne), m’a-t-il transmis sa "maladie". Une véritable maladie. Car même après sa mort, nous avons encore retrouvé des poèmes griffonnés sur des morceaux de papier déchirés, glissés partout, jusqu’entre les coussins des fauteuils. J’ai cette même manie, sauf que passé ma période poétique, je me suis mise à écrire des nouvelles, et puis des romans. Vous en trouverez partout, de ces feuilles noircies au stylo plume. Dans mon portefeuille, sous mon oreiller, derrière l’écran de mon ordinateur et jusque dans les marges de mes cours de médecine. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? J’en ai beaucoup, je dirais. Et pour tout vous dire, depuis que j’ai commencé à écrire, je lis beaucoup moins… Par peur d’emprunter des idées. L’auteur qui aura défini ma « zone de combat » est sans nul doute J.R.R. Tolkien, qui a ouvert la voie au monde merveilleux et au Fantasy. Mes personnages sont quant à eux pétris de graines de cynisme à l’Edmond Rostand. Le personnage de Cyrano de Bergerac a été pour moi une véritable révélation ! Son humour, son courage, sa verve, tout est délicieux chez lui ! (J’étais amoureuse de lui, quand j’étais petite, à 10 ans) Je finirai par citer, bien entendu J.K. Rowling. Je fais partie de cette génération qui a grandi avec Harry potter, il fait partie intégrante de ma vie et il ne peut qu’avoir pétri mes écrits. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? C’est difficile à dire. Mes personnages ne me ressemblent pas. Si vous voulez me retrouver dans mes romans, il faudra disséquer chacun de mes personnages, principaux comme secondaires et me reconstituer à partir des organes prélevés (Oui, je suis avant tout étudiante en médecine !). Je dirais tout de même Abrahel, le héros masculin de ma saga principale, de fantasy. Non pas parce qu’il me ressemble : Il est sombre, a mauvais caractère, et est tout bonnement détestable (au départ). Au fait… il n’a pas l’air très engageant, pas vrai ? Ce personnage est en réalité le premier que j’aie créé. Il est inspiré de mon meilleur ami d’enfance, un ami imaginaire avec qui je vivais des aventures terribles ! Je combattais des dragons, échappait à des kidnappings, me battait contre des armées de mille hommes. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Surexcitée ! J’ai toujours du mal à réaliser. Je ne réaliserai sans doute que le 21 juillet… Quand j’aurais mon bouquin entre les mains. Bon… un peu plus tard avec les délais postaux. Maintenant, le plus dur est de se remettre à étudier mes cours, qui, tout à coup, perdent de leur intérêt. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Je vais vous faire une confidence : ce que je redoute, ce sont les critiques positives. Les critiques négatives sont la plupart du temps emplies de sincérité. Elles vous font progresser. Les positives sont agréables à entendre, à lire, mais… J’ai vraiment du mal à les croire. Surtout quand elles sont très emphatiques. Que ce soit un bien ou un mal, je crois plus facilement en la critique négative qu’en la positive. On ne saura jamais si une critique positive est objective. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
A-t-on le droit de travailler avec des morts ? Non, plus sérieusement… J’admire et estime beaucoup d’auteurs, mais… je suis une louve omega : Une solitaire. Cependant, j’aime assez écrire avec des amies. Avec Mell 2.2, nous avions entamé une nouvelle à suite qui intégrait mon personnage principal du Livreur et le cyborg Mell 2.2. On a ri… Oh, mon dieu ! Qu’on a ri ! Mais le projet s’est un peu perdu… Par ma faute (moi, et mon agenda peu catholique) Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé? Le premier texte que j’aie publié était… Un texte poétique que j’ai lu à l’enterrement de mon Grand-père. (Oui, oui, c’est presqu’abominable). Comme je l’ai dit plus haut, il était un poète assez connu et il y avait donc beaucoup d’écrivains à cette cérémonie. J’ai ouvert la messe avec ce texte (Et je n’ai reçu aucun applaudissement, alors que tous ont été applaudis… J’avoue m’être dit « Mince, la honte »). Mais à la fin de l’enterrement, des floppées de poètes et d’écrivains sont venus me féliciter pour mon texte, me disant qu’il était superbement écrit et interprété. Et quelques jours plus tard, on me demandait si « La revue générale » (La référence en mensuel de poésie en Belgique) pouvait le publier. Concernant les romans, mon premier manuscrit prochainement publié, et qui s’intitule "Le Livreur", n’est pas mon premier roman. Au départ, je l’écrivais en tant que "nouvelle à suite" sur internet. Je la publiais sous forme de premier jet (sans la retravailler). J’écrivais dans le bus, pendant mes cours à l’université, dans les files d’attentes…. Partout. Car, à l’image du "Livreur", je délivrais le premier chapitre tous les dimanches matins, entre minuit et dix heures. Autant dire que j’avais à faire face à un sacré rythme d’écriture. Ensuite, ce texte a été vraiment apprécié par les internautes. Mais… vraiment. Je recevais nombre de mails d’encouragements, de mails me pressant pour avoir la suite. Et si je ne publiais pas mon chapitre le dimanche matin à l’heure… J’avais toujours des commentaires ! Et un jour, quelqu’un m’a dit que je devrais l’envoyer aux éditions. J’ai alors repris tous mes chapitres, me disant que c’est difficile de faire publier une nouvelle… C’est là que j’ai découvert que ma "nouvelle" faisait 150 pages et 240.000 caractères … Bref. Je venais, sans m’en rendre compte, d’écrire un roman, en un mois et demi. Le résultat est assez étrange, à dire vrai : C’est un roman rythmé comme une nouvelle. On n’arrête pas d’être secoué de gauche à droite, de sauter de retournement en retournement…. Encore plus étonnant fut de recevoir (à ce jour) 5 réponses favorables à sa publication. J’ai pour finir accepté le contrat de la maison "Editions Hélène Jacob". Il sortira le 21 juillet 2014. J’étais tellement stressée quand ils m’ont appelé que j’ai répondu à leurs questions de manière tout à fait loufoque ! A un moment donné, il a même ri. Je ne me souviens plus pourquoi, mais je comprends…. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Uniquement à ma petite sœur, qui est sans doute ma toute première lectrice. Elle traite mes personnages et en parle comme s’ils existaient, c’est assez drôle et très glorifiant (Je l’avoue… Elle me fait un ego surdimensionné (rires) ) Mais surtout, je publie souvent sur des sites d’écritures, où j’ai rencontré une bonne poignée d’ e-copines : Lily, Mell le cyborg, Deborah J. Marrazzu, Sahiana, etc… Ce sont elles mes premières véritables lectrices (hors famille). Et elles osent me donner (je l’espère) un avis sincère, qui me permet de m’améliorer. Quels sont vos projets ? Devenir médecine, tout d’abord. L’écriture j’adore, mais ça ne remplit pas (souvent) le frigo. Mes droits d’auteurs me serviront, au mieux, à acheter un kinder bueno. Mais je trouverais déjà ça énorme ! Du point de vue littéraire, je travaille sur une saga de fantasy en cinq tomes qui se nomme "Chroniques célestes". Il s’agit de mon Opus Magna. Pour une fois, je suis vraiment fière d’un de mes écrits. J’ai aussi une nouvelle "Le faiseur de nuit", qui est en cours de publication dans un recueil intitulé "Confessions" (Décembre 2014). Je confectionne également un ouvrage en plusieurs tomes concernant la médecine. Les étudiants pourront l’utiliser comme "base de référence" pour leurs études, mais elle serait également compréhensible par les patients, qui auraient un véritable support de connaissances (pour remplacer l’odieux internet qui ne diagnostique que cancers et maladies dégénératives). Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Je vous promets des voyages qui vous hanteront toute votre vie. Je vous emmènerai loin, très loin de chez vous, dans des univers emplis de magie, de féérie et de poésie. Les personnages que vous y rencontrerez seront hauts en couleur et ne manqueront jamais de vous faire sourire, rire, mais aussi pleurer. Mais ce que je vous promets avant toute chose, c’est cette irrépressible envie de quitter ce monde et de vivre dans le(s) mien(s). |
Date de l'interview : Avril 2014 © Des encres sur le papier