Parlez-nous un peu de vous Marie Vindy...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? J’ai toujours énormément lu. Un peu de littérature pour enfants jusqu’à 10/12 ans, et très vite, je suis passé à des classiques de la littérature policière, Agatha Christie, Léo Mallet, puis Simenon et son Maigret. J’ai continué avec les classiques de Zola à Maupassant, Balzac, et tous ceux que l’on étudie au lycée quand on prépare un bac littéraire. Et enfin, je suis revenue au polar, au roman noir américain et anglo-saxon avec des auteurs plus contemporain, des thrillers, etc. Un jour j’ai voulu essayer, presque comme un défi, et l’exercice m’a tellement plu, m’a semblé si évident, que je n’ai plus cessé d’écrire. Depuis 2000, j’ai écrit 8 romans, dont 5 ont été publié, bientôt le 6ème, beaucoup de manuscrits non achevé, et une trentaine de nouvelles. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Incontestablement Simenon. Mais, bien entendu, tous mes livres résonnent des auteurs que j’ai cités plus haut. Aujourd’hui, je comprends que des auteurs comme l’anglaise Ruth Rendell et le Suédois Henning Mankell ont fait plus que m’inspirer. Les histoires et la manière dont ils les racontent sont proches de ce que je mets moi-même en scène, j’espère avec un tout petit peu de leur talent ! Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? C’est une question très difficile, car il y a un peu de moi dans tous mes personnages, aussi bien masculin que féminin… Il y a eu ceux pour la construction desquels j’ai puisé chez moi des éléments important : Marianne Gil, bien sûr, écrivain, amoureuse des cheveux, mais son histoire n’est pas pour autant autobiographique. Et il y a d’autres personnages pour lesquels j’ai énormément d’empathie comme Warren dans "Nirvana transfert". Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Moins euphorique que lorsque je rends un premier jet à mon éditrice. L’évènement sortie du livre est souvent déprécié par le temps qui s’écoule entre le moment où l’objet livre sort de l’imprimerie, la sortie officielle et les premiers retours de lecteur ou de la presse. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Des remarques peuvent être pertinentes, mais une critique trop négative peut me bloquer, ou inconsciemment orienter mon écriture comme s’il m’était insupportable de ne pas plaire à tout le monde ! Donc, dans la mesure du possible, je les évite. Je préfère les critiques de mon éditrice, constructives. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Difficile pour un auteur de travailler avec un autre auteur… L’écriture est quelque chose de très personnel et je ne me vois pas rédiger un roman à quatre mains. Mais j’aime échanger avec des auteures comme Sophie Loubière, Elsa Marpeau ou Marie Neuser, dont j’aime énormément l’écriture. Les femmes ont toujours eu beaucoup d’importance dans la littérature noire, on a parfois tendance à l’oublier. Comme si l’univers social, celui des voleurs des braqueurs, des flics, étaient forcément un domaine masculin. Les femmes écrivent et s’emparent de tous les sujets, (voir également Ingrid Astier avec "Angle mort"), peut-importe qu’on y parle cru et sec ou qu’on aborde des psychologies plus subtiles. Souvent cruelles... Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? J’ai trouvé relativement rapidement un éditeur, pour mon roman "Mektoub", mais j’avais déjà écrit deux autres romans qui n’ont pas trouvés preneur ! La route est longue pour se faire remarquer par un éditeur de qualité… J’insiste sur les termes, "professionnel et de qualité". Mais on ne s’improvise pas plus écrivain en quelques années. Il faut du travail et du temps, il est normal qu’il faille également du temps pour qu’une écriture devienne suffisamment intéressante pour intéresser un éditeur. Mon éditrice chez Fayard m’a contacté après la lecture du "Sceau de l’Ombre", mon deuxième roman publié. Ça a été une grande chance pour moi de trouver une maison d’édition, qui non seulement me fait progresser en s’intéressant sincèrement à mon travail, mais où, en plus, j’aime et me sens proche des autres auteurs publiés dans la même collection. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Oui… Hélas… Car les proches sont rarement objectifs ! Cela peut être réconfortant au départ, mais ce n’est jamais vraiment productif, sauf lorsque s’installe un vrai travail de fond. Mais ce n’est pas mon cas. Aujourd’hui, je préfère qu’ils lisent mes livres une fois qu’ils sont publiés. Et ils n’en sont pas moins fiers ! Quels sont vos projets ? Je viens de rendre un premier jet à mon éditrice. Nous allons travailler ensemble à peaufiner ce texte. Le roman "Cavale(S)" est prévu pour le début de l’année 2014. En parallèle, je réponds à quelques commandes de textes courts. Nouvelles ou novela. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Ceux qui aiment les romans d’Henning Menkell, qui aiment la force de personnages plus que les intrigues, et des ambiances très Chabrolienne, aimeront à coup sûr mes romans ! |
Date de l'interview : Avril 2013 © Des encres sur le papier