Parlez-nous un peu de vous Marin Ledun...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? De la lecture, des mots des autres, des histoires. Je lis depuis que j’ai appris à le faire, et très rapidement, l’écriture s’est associée à la lecture, pendant des années sous forme de bouts de pièces de théâtre, de journaux « maison », mais surtout d’une intense correspondance épistolaire, avec des proches, des ami(e)s, etc. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Le premier, parce qu’il en faut un : Erskine Caldwell, notamment "Le petit arpent du bon Dieu" et "La route au tabac". Ces romans ont certainement changé ma vie. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? J’ai une tendresse particulière pour Laure, l’héroïne de mon premier roman, "Marketing Viral", parce qu’elle est la première que j’ai suivie. C’est émouvant, un premier roman, excitant aussi. Pour être honnête, impossible de ne pas évoquer Nathan Seux, son binôme dans le livre, et Carole Matthieu, le médecin du travail dans "Les visages écrasés". Pour autant, cela reste une « tendresse », pas plus. Les personnages ne sont que des personnages, pour moi. Ils sont au service d’une histoire et d’un style. Ils ne sont que des fictions. J’ai peu d’empathie pour eux, de manière générale. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? C’est un moment agréable, surtout quand on sait que l’accueil est bon quand nous parviennent les premiers retours de libraires / lecteurs sur épreuves. Mais pour être franc, à ce moment-là, je suis en général tourné vers le suivant. La publication d’un roman est en réalité surtout l’affaire des éditeurs, de l’attachée de presse, des libraires et des lecteurs, bien entendu. Ce qui est plutôt une bonne chose. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Comme pour les critiques positives : avec bienveillance, distance, agacement, plaisir, voire de la joie quand une critique me touche particulièrement. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Avec Ayerdhal, nous avions esquissé un projet d’écriture à quatre mains, qui n’a malheureusement jamais vu le jour. Sinon, je rêve de travailler avec l’illustrateur / auteur de bande-dessinée Jean-Christophe Chauzy, mais chut, il ne le sait pas. Son univers me parle. Je m’y sens chez moi. Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Le plus compliqué a été d’écrire le roman. Qui a ensuite été envoyé à des éditeurs, qui l’ont tous lu ; certains m’ont proposé de le publier, et j’ai entamé une belle aventure avec les éditions Au Diable Vauvert pour deux romans. C’était début 2006. Je n’en reviens toujours pas. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Bien sûr, toujours. Mais c’est un secret. Quels sont vos projets ? En vrac : l’écriture d’un roman noir sur l’industrie du tabac, des années 80 à aujourd’hui, entamé il y a deux ans (je peaufine les six premières pages, le braquage d’un camion-citerne plein d’ammoniac destiné à la SEITA par des mercenaires, près du Havre, fin 1986), la lasure d’un petit buffet en pin que j’ai fabriqué la semaine dernière (avec du bois tombé lors de la tempête Klaus de 2009), le rangement de sept stères de chêne sec chez un voisin et la préparation de quelques piquets d’acacia en vue de les faire sécher. Ah oui, et terminer La tour abolie, le magnifique roman de Gérard Mordillat qui paraît à la rentrée 2017, je crois. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Lisez-moi et laissez-vous embarquer ! Essayez L’homme qui a vu l’homme ou Les visages écrasés. Laissez-vous tenter par En douce, qui sort en poche début octobre, ou carrément, soyez fous, procurez-vous le 15 octobre prochain, Ils ont voulu nous civiliser, mon prochain roman à paraître aux éditions Flammarion |
Date de l'interview : Juillet 2017 © Des encres sur le papier