Parlez-nous un peu de vous Mathieu Guibé...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? D’une enfance stimulée par l’imaginaire quel qu’il soit (les contes que m’inventaient ma mère, les dessins animés de ma jeunesse, les jeux vidéo, les lectures…) et d’un manque de talent pour le dessin Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Les auteurs qui m’inspirent et qui m’ont fait réaliser que des mots pouvaient avoir visuellement de la force (autant que l’illustration) sont Mathieu Gaborit (pour l’élégance de ses univers et personnages), Bernard Werber (pour son mélange science/fantastique), Robin Hobb (pour l’importance des émotions) et plus tard Oscar Wilde (pour son génie tout simplement). Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Alors j’interprète la question de deux façons: je suis le plus proche (j’ai le plus d’affection) pour Atalan, un ange déchu qui fut mon premier personnage principal et qui a réellement pris vie au cours de ces années d’écriture pour m’accompagner. C’est un personnage viscéral, pas très expressif et renfermé, qui pourtant a touché ses premiers lecteurs alors pour ça, je lui dis merci. Ensuite, je suis le plus proche (je ressemble le plus) à Nicolas (dans la nouvelle "Le mélodrame du scientifique") puisque ce personnage, c’est moi dans une version détournée. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Impatient et stressé (par forcément pour l’accueil, mais pour toutes les imperfections qu’il peut rester dans l’ouvrage). Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Les critiques négatives sont très variées : il y a la critique argumentée, la critique assassine, la critique d’un lecteur qui n’était pas forcément ciblé par l’ouvrage, la critique de celui qui n’a pas saisi le message du livre (mais là encore ça peut être un raté de mon travail d’auteur, je ne dis pas). Donc il faut faire la part des choses, capter ce qui peut nous aider à améliorer notre écriture en constante évolution et puis laisser filer les mots qui blessent. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
J’ai la chance d’occuper un poste de directeur de collection aux éditions du Chat Noir, ce qui me permet de travailler avec pas mal d’auteurs que j’apprécie (et d’autres que je découvre) en tant qu’éditeur. Après, écrire une histoire, c’est aussi quelque chose de très personnel qui ne peut pas forcément être partagé. Il y a des auteurs que j’admire, mais nos univers, notre façon de raconter une histoire sont à cent lieues de pouvoir se marier. J’ai collaboré plusieurs fois (et d’autres projets sont prévus) avec Cécile Guillot. On a rapidement jugé que nos univers et nos sensibilités artistiques s’accordaient naturellement pour collaborer. Je me lance plus facilement dans des projets avec des illustrateurs pour la complémentarité mots/images. Sinon, j’aimerais bien un jour me pencher sur un projet qu’on avait évoqué brièvement avec Céline Guillaume. Si un jour on a du temps libre au même moment pour s’y consacrer. Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Oui et non, trouver un éditeur est relativement facile. Trouver un bon éditeur est très difficile et chacun de mes manuscrits fait encore l’objet de nombreux refus. Donc mon premier roman a trouvé preneur, mais la formule choisie par l’éditeur ne me convenait pas (elle se destinait plutôt à des gens qui rêvent de publier un livre, pas de devenir auteur). Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Oui. Mais les proches n’ont pas souvent le recul suffisant pour vous dire quand quelque chose ne va pas et ça vous fait perdre beaucoup de temps quand vous vous en rendez compte (parfois trop tard). Un bon échantillon de bêta-lecteurs est nécessaire, mais pas forcément facile à trouver. Quels sont vos projets ? Dans l’immédiat, mener à bien la sortie de mon feuilleton numérique "Elvira Time", en collaboration avec l’illustratrice Élodie Marze, qui sortira aux éditions du Chat Noir. C’est un projet qui va s’étaler de septembre jusqu’à juin 2014 et plus si le public est au rendez-vous. Sinon essayer de faire publier des sagas qui dorment dans mes tiroirs, revenir au manga (en collaboration avec l'illustratrice Sinath), poursuivre ma collaboration avec Cécile Guillot pour l’écriture de contes. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? J’essaie d’aborder plusieurs facettes de l’imaginaire, des genres, des tonalités, des univers différents. Alors, parmi les portes que je vous offre, n’hésitez pas à en ouvrir quelques-unes, vous pourriez trouver une pièce où vous aimeriez vous évader pour quelques minutes. |
Date de l'interview : Août 2013 © Des encres sur le papier