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Parlez-nous un peu de vous Maxime Gillio...


D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? 
D’abord par la lecture : parents enseignants, études de lettres, prof de français pendant douze ans… Je ne me souviens pas avoir passé une seule journée sans un livre dans les mains. Ce n’est pas une posture, juste un constat. Les livres m’ont toujours accompagné, partout, tout le temps. C’est un atavisme. Concernant l’écriture, c’est un "accident". Une provocation d’un ami qui m’a mis au défi, il y a dix ans maintenant, d’écrire autre chose que des articles. J’ai essayé, pour voir. Et puis voilà le résultat. Mais contrairement à la lecture, l’écriture n’est pas une addiction. À dire vrai, plus je publie, et plus l’écriture me fait peur. Il faudrait retrouver une certaine innocence ou naïveté que je n’ai plus.

Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ?
Le premier par-dessus tous les autres : Frédéric Dard. Lui, c’est le maître absolu, le Commandeur, avec tout ce que cela représente aussi de difficultés à tuer le père et de trouver sa voie (et sa voix). Après, c’est difficile de dire qu’un auteur, dans sa globalité, m’inspire. Ce sont davantage des ouvrages, certains titres plus que d’autres. Ma bibliothèque idéale est une boîte à outils dans laquelle je pioche en fonction du genre de manuscrit auquel je me suis attelé. Mais on pourrait citer Camus, Céline, Simenon ou Joe Lansdale.

Parmi tous vos romans, de quels personnages 
êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ?
Je crois avoir mis un peu de moi dans différents personnages, mais s’il fallait vraiment me retrouver, ce serait dans une trilogie : Virginia Valmain, Mère-Grand et Lao-Tseu. Je ne peux pas en imaginer un sans les deux autres. Ils sont ce que je suis, ou ce que j’aimerais être sans totalement l’assumer : cyniques, obsédés, orduriers, incongrus… L’incongruité, je crois que c’est ce que je préfère.

Comment vous sentez-vous à l’approche 
de la sortie d’un de vos livres ? 
Tout dépend du livre. Si c’est un livre avec un personnage récurrent, c’est plus sécurisant pour moi. Si c’est un nouveau personnage, si j’y ai mis beaucoup de moi ou pas, si j’ai envie de surprendre… Franchement, il n’y a pas d’état type. Et puis j’ai une image de mec désinvolte à assumer, vous ne voudriez tout de même pas que je vous parle de mes nuits blanches ?

Comment réagissez-vous face
aux critiques négatives ?
Au risque de vous paraître prétentieux, de la même manière que face aux critiques positives, c’est-à-dire de façon très détachée, pour ne pas dire insensible. Autant je ne m’enflamme pas si c’est élogieux, autant je ne m’enterre pas si je suis descendu. Et puis il faut voir de qui ça vient. Il n’y a que quelques rares personnes dont les critiques, positives ou négatives, peuvent me perturber. Mais en règle générale, les critiques ne me font rien, car je pars du principe que dès lors que le livre est dans les bacs, il ne m’appartient plus, et chacun en fait ce qu’il veut. Et puis je suis tellement souvent en train de me descendre tout seul, que je n’ai pas besoin des autres… Enfin, avec le jeu des délais entre la remise du texte et sa sortie, je suis déjà passé à autre chose. Et seul m’importe le projet suivant, et surtout la quête du plaisir de l’écriture, ce qui n’est pas la moindre des difficultés. Donc oui, je suis un affreux monstre insensible.
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
C’est très difficile, l’écriture à quatre mains. Et puis 
qui ferait quoi ? Le découpage, le scénario, l’écriture ?
Ne nous leurrons pas : l’écriture est un exercice solitaire, avec une gestion difficile des égos. Et comme je suis égoïste en écriture… J’ai bien deux ou trois projets en commun avec deux personnes, mais rien ne dit que nous y arriverons, même si je l’espère de tout cœur. Puisqu’il faut quand même répondre, et de façon totalement utopique, tant qu’à faire, j’aimerais travailler avec une putain de pointure. Un type qui me ferait apprendre, comprendre des choses, qui me décillerait sur le métier. Un auteur mort, quoi.

Cela a-t-il été compliqué de faire publier
votre premier manuscrit et comment
cela s’est-il passé ?
J’ai eu beaucoup de chance ! Mon premier était une sorte de publication bâtarde, mi à compte d’auteur, mi-traditionnelle. Autrement dit, sans aucune visibilité. Et puis j’ai été contacté par Gilles Guillon, qui venait de lancer la collection Polars en Nord (j’habite à Dunkerque) et qui cherchait des plumes dans le coin. Et là, de fil en aiguille, j’ai réussi à gravir quelques petits échelons. Mais si j’avais habité dans le Limousin, je crois que je l’aurais eu dans le baba.

Avant de publier un livre, le faites-vous lire
à des personnes de votre entourage ? 
Oui, mais de moins en moins. Au début, c’est normal, on veut le faire lire à un maximum de personnes. Et puis le métier venant, on prend quand même un peu confiance en soi, et surtout on s’aperçoit qu’il y a presque autant d’avis que de lecteurs-test. Du coup, je limite le cercle à trois ou quatre personnes maximum, suffisamment proches pour me dire les choses comme il faut, mais avec le recul et la lucidité pour ne pas être aveuglées par l’amour familial. En gros, ma mère ne lit pas mes manuscrits.

Quels sont vos projets ?

 Avant toute chose, retrouver la fraîcheur nécessaire pour écrire. Que de l’effort naisse le plaisir, et pas la frustration.  À ce moment-là, je pourrai vraiment me remettre à deux projets précis. Le tome 2 d’une série qu’on me réclame depuis un bail, et un projet beaucoup plus personnel, censé mettre tout le monde d’accord sur mes capacités, ou mon absence de capacités, littéraires. Mais comme je n’aime pas trop annoncer des choses non finalisées, ne m’en veuillez pas si je
ne m’avance pas plus.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ?
J’oscille entre le très sombre et le complètement loufoque et déjanté, avec certains titres à la frontière des deux univers. Ainsi, dans mon petit dernier (excusez-moi, c’est l’heure de la coupure pub), "Anvers et Damnation" (aux éditions de l’Atelier Mosésu, 9€95, mâtin, quel prix !), on retrouve Luc Mandoline, un personnage de thanatopracteur, enquêtant sur la mort d’un candidat socialiste à la présidentielle, assassiné par une prostituée Black dans une chambre d’hôtel belge. Je crois que tout est dit. Sinon, je n’écris jamais de phrases de plus de trois lignes et je fais très attention à éviter l’abus d’adverbes.

Date de l'interview : Août 2013 © Des encres sur le papier
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