Parlez-nous un peu de vous Nicolas Feuz...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? J'exerce la profession de juge d'instruction (1999-2010) et de procureur (2011 à ce jour) depuis plus de 15 ans ; partant, je suis régulièrement confronté au monde de la police et de la criminalité ; parallèlement, il m'arrive de lire des polars/thrillers, notamment durant mes vacances ; je m'étais essayé à l'écriture au milieu des années 2000, en tentant d'anonymiser et de scénariser une de mes affaires (moyennement concluant et trop risqué), mais c'est surtout lors d'un voyage au Kenya en 2010, alors que je me suis retrouvé à cours de lecture, que m'est venue l'idée d'écrire le scénario d'un thriller. Cela a donné lieu à mon premier roman (Ilmoran, l'avènement du guerrier) sorti en février 2013, en même temps que ses deux suites (Ilayok, le berceau de la folie et Ilpayiani, le crépuscule massaï). Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Parmi les auteurs francophones, Jean-Christophe Grangé, Caryl Férey, Fred Vargas, Maxime Chattam, etc. Parmi les auteurs nordiques, Stieg Larsson, Jo Nesbo, etc. Je ne suis pas trop "auteurs américains". Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Le personnage emblématique de la "trilogie massaï" est Michaël "Mike" Donner. C'est un policier rattaché à la brigade des stupéfiants. Je m'en sens proche, d'une part parce que j'ai écrit cette trilogie à la première personne, en me mettant dans la peau de cet enquêteur ; et d'autre part parce que le 80% de mon travail de procureur est la lutte contre le trafic de stupéfiants (domaine dans lequel je suis spécialisé depuis plus de 12 ans). Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? C'est toujours un mélange d'impatience (contenter les lecteurs qui attendent ce moment) et de crainte (vais-je être à la hauteur du livre précédent ?) ; je pense qu'on peut apparenter ce moment à l'imminente entrée en scène d'un acteur de théâtre, avec le trac qui l'accompagne. C'est un stress sain. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Si elles sont développées et constructives, elles sont essentielles ; elles me permettent d'être meilleur - ou à tout le moins d'essayer de l'être - dans le livre suivant ; ceci dit, on ne peut contenter chaque lecteur ; si c'est une simple question de goût personnel, on ne peut qu'en prendre acte. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Je suis assez solitaire, tant dans mon travail de procureur que dans l'écriture ; mais à choisir un "tandem", je me rends compte que j'ai une méthode de travail relativement proche de celle de Maxime Chattam (écrire en s'isolant dans l'écoute de musiques de films). Pourquoi avoir choisis l’autoédition ? Comme pour tout nouvel auteur, il est extrêmement difficile d'ouvrir les portes de l'édition traditionnelle, qui sont souvent fermées pour des questions de risques commerciaux. J'ai donc essuyé les lettres-types de refus usuelles, auxquelles j'étais préparé. Je me suis toujours refusé par principe à l'édition à compte d'auteur, pour divers motifs que je me dispenserai d'étaler ici. J'ai alors opté pour une maison d'auto-édition, qui s'est aujourd'hui développée en maison d'édition traditionnelle. Avant de publier votre livre, l’avez-vous fais lire à des personnages de votre entourage ? Oui. Mon épouse a la primeur de la première lecture (et des premières critiques) ; puis, deux ou trois correcteurs (non professionnels) procèdent à une seconde lecture. Quels sont vos projets ? En 2015, un nouveau roman sortira à l'automne. Je prévois par la suite une parution annuelle. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Mes romans sont des thrillers, parfois assez durs (âmes sensibles s'abstenir), dont l'histoire est entièrement inventée, mais dont les scènes s'appuient sur la réalité du travail de policier. Outre le réalisme de l'enquête, j'opte pour un rythme soutenu, du suspense, de l'action et, surtout, des surprises et des rebondissements. Ce sont des romans cash, de pure détente (si l'on fait abstraction des nuits blanches, à en croire de nombreux lecteurs...), sans prises de tête philosophiques, à déguster avec un cocktail sur une plage de sable blanc. |
Date de l'interview : Janvier 2015 © Des encres sur le papier