Parlez-nous un peu de vous Nicolas Pages...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Petit, je suis tombé sur les éditions du Reader’s Digest chez mes grands-parents. En gros, et pour ceux qui ne connaissent pas, ce sont des extraits et des résumés de romans et de nouvelles. Mes parents lisaient beaucoup aussi. Étant un brin insomniaque, j’ai beaucoup lu durant mon adolescence. Néanmoins, la passion de l’écriture m’est venue assez tard, mais je me rappelle avoir toujours écrit poèmes, mots doux aux filles, scenarii de jeux de rôles et ébauches d’histoires. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? J’ai lu les Verne(s) (Jules et Henri) et Melville très jeune. Moby Dick est d’ailleurs un des romans qui m’a le plus marqué. Et puis Lovecraft bien sûr. La claque ! Cette passion pour le "Reclus de Providence" m’a accompagné toute ma vie et j’y ai même consacré mon mémoire de psychologie. Je ne pourrais pas citer tous les autres, mais en vrac : King, Masterton, Dan Simmons, Jack Vance. Pour les auteurs classiques : Maupassant et Steinbeck et ceux de la nouvelle génération :Auster, Bukowski, John Fante. En France, j’adore Ayerdhal et Brussolo. J’aime beaucoup la littérature de « mauvais genre ». Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Je n’ai écrit qu’un roman, pas encore publié et quelques nouvelles ; je pense que le personnage principal de ce roman – Daniel Pearly – se rapproche de ce que j’aurais voulu être d’un point de vue fantasmatique. Je peux dire que c’est un « bourrin » pas si bête qu’il le laisse paraître. J’aime qu’on puisse déceler de la finesse sous des dehors un peu rêches. Et puis, c’est un cowboy de l’espace quoi ! Avec des flingues, de la nonchalance et de l’humour. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Excité, fier et apeuré. Je me dis qu’il va falloir assumer ce que je peux écrire et ce que cela implique. C’est peut-être pour ça que j’ai commencé tard. Le courage et la confiance en moi me manquaient. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Je suis content quand un con n’aime pas ce que j’écris et je le suis moins quand une personne que j’estime me fait des remarques. Mais j’arrive à encaisser depuis que je me livre moi-même à l’exercice de la bêta-lecture, où je peux à loisir échafauder des critiques constructives. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Le style joue beaucoup dans mes choix. Il faut qu’un auteur me « parle » et que j’ai plaisir à l’écouter. Romain Billot et Bruno Pochesci possèdent des styles qui me conviennent. En tout cas, je pense que je pourrais prendre la suite de leurs récits et me sentir proche de ce qu’ils écrivent. Sinon j’aimerais écrire comme Ayerdhal, dans sa poésie permanente et sa manipulation de la langue française. Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Mon premier manuscrit s’appelait « Tibériade » et était une novella pour un appel à texte chez L’Ivre-Book, jeune maison d’édition numérique. C’était mon vrai premier texte terminé et j’ai été étonné qu’on accepte de la publier. Mon éditeur, Lilian Ronchaud, m’avait laissé un mail laconique mais très flatteur que j’ai lu un soir à une période de déprime. J’ai sauté de mon siège et me suis roulé par terre comme un gamin de dix ans. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Bien sûr. Ma compagne est ma première lectrice et celle qui m’a encouragé à continuer dans cette voie. Elle est tombée un jour sur une micro-histoire écrite à la faveur d’un trajet interminable en train. Quand elle s’est franchement marrée en lisant les conneries que j’avais jetées sur un bloc note en désespoir de cause, cela m’a donné envie de persévérer. Mes collègues de boulot ont souvent servi de cobayes, je leur dois aussi beaucoup. Et bien entendu le site CoCyclics qui reste pour moi un passage incontournable des scribouillards qui débutent dans la SFFF est un vivier de lecteurs pertinents. J’aime cette notion d’entraide communautaire. Quels sont vos projets ? Si j’arrive à caser mon manuscrit, il faudra écrire le second tome. Ensuite, je passerai sûrement à l’écriture d’un thriller, en espérant qu’il ne me prenne pas 3 ans pour le rédiger comme le dernier. De plus, je m’éclate positivement à répondre aux appels à textes. L’exercice imposé de la nouvelle thématique est une sorte de challenge qui n’est pas pour me déplaire. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Univers est un bien grand mot… Donc pour attirer le chaland, je pourrais lui dire que je me marre bien en écrivant mes nouvelles. En partant du postulat de la contamination (zombie ou autre), il est possible que le lecteur se retrouve un tant soit peu amusé par mes histoires. Certaines de mes nouvelles comportent une part plus sombre, plus triturée que je ne renie pas. J’essaie de ne pas écrire dans la douleur ou la contrainte, l’écriture reste mon hobby sérieux mais hobby quand même. J’ai un petit site (régulièrement pas mis à jour) qui vous en dira plus : http://nicop81.wix.com/na-pages |
Date de l'interview : Août 2015 © Des encres sur le papier