Parlez-nous un peu de vous Pierre Grimbert..
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Rien d’original, je le crains… Ayant toujours aimé lire, il est venu un moment où j’ai eu envie d’essayer d’écrire ma propre histoire. Puis, il est apparu qu’on pouvait même gagner un peu d’argent par la même occasion. Ma passion pour les livres s’est alors trouvée renforcée de ma soif de liberté et d’indépendance, et tout cela m’a donné l’énergie d’en faire un métier. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Je n’ai pas vraiment de modèle artistique, mais j’ai eu beaucoup de plaisir à lire Vance, Leiber, Le Guin, Moorcock et d’autres, à partir du lycée. Howard également, Eddings, Tolkien bien sûr… Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Ma réponse à cette question a changé plusieurs fois, ces vingt dernières années, suivant les étapes de la vie. Je crois qu’en ce moment ce serait Amanon, au début des Gardiens de Ji. Parce qu’il a beaucoup de responsabilités, qu’il fait de son mieux, mais qu’il n’est pas parfait. Un père de famille, quoi ! Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Soulagé, car les derniers jours d’écriture sont souvent très éprouvants, en fatigue et en implication affective. Puis stressé pendant la fabrication et la distribution, un couac pouvant avoir des conséquences fort préoccupantes. Je me détends à nouveau quand j’ai mes exemplaires entre les mains : le livre peut commencer à vivre sa vie, et moi penser au suivant. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Quelles critiques négatives ? Héhé. Non, en vérité je les vis assez mal, malgré mes efforts pour passer outre et aller de l’avant. En tout cas, je ne cherche pas à y répondre ou à modifier ma manière d’écrire. Et par chance, mes romans reçoivent tout de même davantage d’avis positifs que leurs contraires ; sans quoi j’aurais depuis longtemps renoncé et changé d’activité… |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Ma foi, je ne sais pas… Il y a bien sûr des centaines de gens talentueux avec qui j’aimerais échanger, mais l’écriture me semble une activité solitaire. Cependant, mon épouse et moi avons bien un ou deux projets de production en commun ; donc, si une rencontre avec un confrère pouvait susciter une nouvelle envie de co-écriture, pourquoi pas ? Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? J’ai eu énormément de chance, le premier tome du « Secret de Ji » ayant été retenu par les éditions Mnémos une semaine seulement après mon envoi par la poste. La suite s’est pareillement passée sans accroc… J’ai conscience d’avoir profité d’une époque où la fantasy en France prenait tout juste son envol pour une décennie dorée. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Mon épouse bien sûr, Audrey Françaix (elle-même auteur). Puis, nous avons notre petit comité de lecture, pour les fautes et les possibles incohérences du récit. Mais cela représente peu de personnes au final. Quels sont vos projets ? Poursuivre Gonelore ; rêver à de nouvelles aventures ! Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? J’y donne au moins trois recettes infaillibles pour gagner à la loterie, et une pour réussir les soufflés au fromage. Sinon, il se dit que mes romans peuvent constituer une « bonne » introduction pour quelqu’un voulant découvrir la fantasy. Ou au moins un divertissement, pour qui aurait déjà une certaine expérience du genre… Mais je ne suis pas forcément un très bon vendeur de mes propres écrits, ayant toujours profité du bouche à oreille des lecteurs. |
Date de l'interview : Octobre 2015 © Des encres sur le papier