Parlez-nous un peu de vous Simone Chanet-Munsch...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Dès que j'ai su lire, (avant le CP en classe enfantine) j'ai cherché à m'évader du quotidien par la lecture. Je ne me sentais pas véritablement malheureuse, mais je trouvais ma vie bien terne. Aussi ne serais-je jamais sortie des livres. Du coup, les livres ont été mis sous clé à la maison : j'avais droit à une heure de lecture le dimanche !... Alors, dès six ans j'ai commencé à me raconter des histoires dans ma tête, tout en jouant ou en participant aux tâches familiales, non sans quelques bévues dues à la distraction. J'étais, paraît-il, toujours dans la lune... Je n'écrivais pas, mais je me créais déjà un univers imaginaire dans lequel je vivais des tas de vies en devenant des tas de personnages... Mes premiers écrits, vers 10 ans étaient des petits poèmes. J'ai d'ailleurs continué à l'adolescence. Entre 16 et 24 ans j'ai écrit un recueil d'une quarantaine de poèmes de tous genres, jamais publié. Ensuite, une vie professionnelle et familiale bien remplie, pendant laquelle j'ai continué à beaucoup lire, ne m'a pas laissé le loisir de me mettre à l'écriture. J'ai dû attendre la retraite ! J'ai donc commencé à écrire des romans en 2001, dès que j'ai arrêté de travailler. Onze romans achevés à ce jour, de genres très différents : science-fiction, fantastique, historique, aventures, policier... De nombreux voyages durant cette période ont enrichi mon imagination. Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Là aussi, difficile à dire. J'écris pour le plaisir, des romans que j'aurais aimé lire, avec des personnages complexes, auxquels une intrigue suffisamment riche donne le temps de s'attacher. Des personnages que je ne peux qualifier de secondaires entourent toujours mon héros/héroïne. Mais lorsque je me mets dans l'esprit d'un personnage moins sympathique, je finis souvent par m'en sentir assez proche. Pour être plus précise, je dirais que Franz, "L'Orphelin du Lac", est probablement celui qui reste le plus longtemps dans mon esprit et dans mon cœur lorsque je relis le roman. (Impression partagée par plusieurs de mes lectrices). Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Contrairement aux critiques positives, les négatives permettent de s’améliorer, de progresser. Il me semble qu’il y a toujours une information intéressante à tirer d’une critique négative argumentée, et courtoise. Je donne là une impression générale, car je n'ai guère l'occasion d'obtenir des critiques, positives ou négatives. Je ne sais pas quelles personnes ni quels blogueurs contacter. Aucun ne me sollicite, même pour les romans parus chez Livre-Book, alors que je suis prête à les leur envoyer. En dédicaces, j'offre un marque-page avec chaque livre, en indiquant que les impressions de lecture sont les bienvenues sur mon mail personnel. Les lecteurs m'en parlent volontiers lorsqu'ils me retrouvent à un salon du livre ou un rayon librairie, mais rares sont ceux qui prennent le temps d'écrire. Il s'agit généralement de lectrices, et souvent les mêmes. J'ai pourtant reçu quelques critiques négatives lors de séances de dédicaces. J'en ai discuté avec leurs auteurs pour cerner si ces critiques concernaient le roman, ou s'il s'agissait d'une erreur de choix au départ, ce qui était presque toujours le cas. J’explique ce que j’entends par là. Sur un coup de coeur pour une couverture ou un titre, des personnes achètent un roman de science-fiction, malgré mes mises en garde sur la particularité du genre, et ne sont pas entrées dans l'univers. Beaucoup de lecteurs en Auvergne sont des inconditionnels de romans du terroir, ou d'histoires vraies, et j'ai découvert en bavardant avec eux que la notion de fiction leur est totalement étrangère. Malgré la déclaration que les personnages et les événements de mes romans situés en des lieux réels précis sont imaginaires, ils sont convaincus du contraire et pensent trouver dans le roman des anecdotes sur des personnes du village qu'ils chercheront à identifier. Alors ils me reprochent ensuite de n'avoir reconnu personne, voire des erreurs... que tel incident est arrivé à Machin, et non à Truc, que le fils de l'épicier n'est jamais allé en Angleterre... qu’il n’y a pas de gîte là où je le situe…et pourquoi n’ai-je pas parlé du père Untel, personnage pittoresque de leur rue… Pour éviter le renouvellement de ces déceptions, j'essaie de mieux détecter avec l’expérience ce type de lecteurs pour les détourner des romans évoqués : "Deux étés inoubliables" (près de Villard-de-Lans dans le Vercors) et "Rendez-vous à orcival" (un petit village d'Auvergne). Le cas de mon roman fantastique "Deux âmes en détresse", est différent. L'histoire est généralement très appréciée par les lecteurs, sauf la fin d'origine car elle en déconcertait certains. J’en ai donc renforcé le côté positif, en l’explicitant davantage, lors d’une des réimpressions… Il semble que cette fin convienne aux nouveaux lecteurs car je n’ai plus ce retour négatif. |
Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ?
Indéniablement Isaac Asimov pour ma série de romans de science-fiction. Mon univers du futur, Fédération de Planètes Solidaires, est assez proche du sien. Pour les autres genres, c'est moins net. Je lis beaucoup certains auteurs, sans pouvoir affirmer cependant qu'ils inspirent mes romans ; je pense à Pauline Guedge, Wilbur Smith, Clive Cussler, Lauren Haney, Roger Frison-Roche qui m'a fait rêver du désert bien avant mes randonnées à pied annuelles au Sahara, Mika Waltari, Ken Folett, Guy Rachet, Gilbert Sinouhé... Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Toujours un peu inquiète. Je me demande s'il trouvera son lectorat, comment il sera reçu par mes lecteurs. Je crains toujours que ceux qui l'achèteront parce qu'ils ont beaucoup aimé les précédents ne soient déçus. Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ? Je trouverais certainement très intéressant de travailler avec la plupart des auteurs de fictions. Je ressens cependant l’élaboration d’une intrigue et l’écriture du premier jet d’un roman, comme un acte essentiellement personnel. Les échanges, les partages, la collaboration, viendraient ensuite pour un travail de remaniements et de corrections. Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? J’ai écrit neuf romans en huit ans, sans entreprendre de démarches de publication. Des romans de plus de 800 000 SEC. Comme je n’ai aucun réseau ni relations dans le monde de l’édition, mais connaissais cependant les chiffres (un millier de manuscrits reçus par mois, pour une vingtaine de publications annuelles, par exemple), j’ai estimé n’avoir aucune chance auprès d’un éditeur traditionnel : mes romans seraient écartés avant d’accéder à un comité de lecture. Un article dans un journal m’a fait découvrir l’édition numérique. J’ai donc tenté ma chance en 2009 avec Edilivre, en envoyant le fichier de "Deux étés inoubliables". Il a été retenu en collection Coup de cœur. Cette collection a disparu de leurs publications actuelles, me semble-t-il, mais à l’époque elle était très sélective et comportait de nombreux avantages par rapport aux autres collections. J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec Emilie Barreau, la directrice de la collection. En 2009, je ne connaissais rien à la mise en page, et pas grand-chose à la typographie… Il y avait donc pas mal à reprendre. Le roman est sorti au mois de septembre, mais à 30€ ! Ce prix m’a dissuadée de proposer d’autres romans à Edilivre, car tous mes autres romans étaient plus longs !... Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Oui, bien sûr. J’ai la chance d’être entourée de personnes qui lisent beaucoup. J’attends toujours avec inquiétude les premiers avis. Il m’est arrivé d’apporter des modifications, de supprimer ou élaguer des chapitres sur les conseils de ce premier cercle de lecteurs. Quels sont vos projets ? Je travaille actuellement à la correction des troisième et quatrième roman de ma série de science-fiction : Fédération des Planètes Solidaires. Je pense commencer à l’automne un douzième roman dont l’intrigue est à peu près construite. Après "La Forteresse du désert" et "Rendez-vous à Orcival", un troisième roman sortira bientôt en livre numérique chez Livre-book : "Deux âmes en détresse". Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? La lecture de mes romans est une invitation à s’évader du quotidien, à oublier ses soucis, à voyager, à partager des expériences insolites avec mes personnages. Ces récits appartiennent à des genres très différents : science-fiction, fantastique, aventures, historique, policier… car je lâche la bride à mon inspiration. De nombreux voyages et des randonnées à pied dans le désert entre 2001 et 2014.ont également nourri mon imagination. Plus d’informations sur le site www.editions-charoumu.fr Mail : [email protected] Profil Facebook : Simone chanet-Munsch |
Date de l'interview : Août 2015 © Des encres sur le papier