Parlez-nous un peu de vous Thiébault de Saint Amand...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? J’aimerais vous raconter qu’à l’âge de cinq ans, je griffonnais âprement mes pensées profondes sur des emballages vides de Carambar ou de Rochers Suchar, mais, hélas !, il n’en est rien. Mon épouse a secoué ma paresse naturelle et, un beau jour de 2013, je m’y suis mis. Il faut croire que j’avais quelques idées quand même, car trois éditeurs ont pris le risque de me publier ! Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Je n’ai toujours pas la réponse à cette question. Dès que j’ai su lire, j’ai eu un livre entre les mains. Assez tôt dans l’adolescence, mes professeurs m’ont inscrit à des concours où je gagnais… des bouquins. J’ai donc été amené à lire de tout, sur tout, de l’imposant annuaire téléphonique du Nord à Sartre, en passant par le petit feuilleton quotidien de la Voix du Nord et Victor Hugo. Si Sopalin avait écrit une saga en mode feuille à feuille, je crois que je l’aurais dévorée aussi. À l’âge adulte, études et profession obligent, je me suis converti aux pavés juridiques. Dalloz et la Gazette du Palais ne remplaceront jamais Boris Vian, mais il faut bien vivre… Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Dans "Les dessous (en dentelle) de l’Élysée", Bernie, l’huissier, est le couteau suisse présidentiel. J’ai une vraie affection pour cet homme de l’ombre, véritable rouage essentiel du fonctionnement de la République. Pour les enquêtes de Phil Mazelot, assurément, c’est le commissaire Moutiers. Son amitié indéfectible pour Mazelot est touchante et Phil la lui rend si mal ! Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Apaisé. J’ai fait ce que j’ai pu avec le sentiment d’avoir donné le meilleur de moi-même, mes éditeurs m’ont aidé au mieux et après… on verra ! Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? L’humour est binaire. Le lecteur adhère ou rejette. Je respecte toujours et je n’en fais pas un plat. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Sachant qu’ils sont majoritairement au Père-Lachaise ou au cimetière du Montparnasse, il faudra venir me poser la question en mode outre-tombe cher Fabien ! Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Je suis un chanceux de l’écriture. Qu’il s’agisse de Benoit chez les Éditions La Bourdonnaye, d’Anita chez les Éditions du 38 ou de Franck Spengler chez Hugo Roman, je n’ai pas rencontré de difficulté majeure. J’ai commencé chez Benoit de la Bourdonnaye dans un produit innovant, le Pulp. Écrire une série comme à la télé, par épisode et avec des rebondissements dignes des feuilletons d’un autre âge, c’était gonflé. Quand je lui ai proposé mes "Dessous (en dentelle) de l’Élysée", il a été plus enthousiaste que moi ! Anita Berchenko m’a ensuite accordé sa confiance sur un polar musical et argotique se déroulant dans les années trente. C’était aussi évident que de retenir Dark Vador pour interpréter Christian Grey. Elle me soutient totalement pour cette aventure que j’adore tout particulièrement, tant les années 30, malheureusement, se rappellent si souvent à notre (mauvais) souvenir. Quant à Franck Spengler qui a adopté mon roman sur les amours vieilles de deux retraités, sous le titre d’ « Hospice and Love », que dire ? Je crois que nous avons eu un coup de cœur commun pour cette jolie histoire, vraiment. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Mon épouse lit toujours les Dessous et les Mazelot, par plaisir ( enfin, je l’espère ! ). Par pudeur excessive et un peu affligeante à mon grand âge, mes autres romans "de société" sont confiés directement à mes éditeurs. Quels sont vos projets ? Une deuxième enquête de Phil Mazelot arrive à la rentrée 2015 et sera suivie ou précédée de la saison 2 des Dessous (en dentelle) de l’Élysée. Cet automne, vous pourrez également découvrir le charme d’un hospice de Nogent-le-Rotrou, avec "Hospice and Love". Pour 2016, je vous donne rendez-vous avec vos héros récurrents et un nouveau roman inédit où vous rencontrerez un auteur de pièces de théâtre, Romuald Grandbœuf . Je n’en dévoile pas plus, nous nous reverrons sans doute avec plaisir, Fabien. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? De la meilleure dissection au plus performant des scanners, l’organe du rire n’a pas encore été découvert. Tel un chercheur, je tâtonne dans le registre de l’émotion qui va de la plaisanterie aux larmes. J’invente sur la vie, la maladie, la mort, mais sans jamais être triste. Mes modestes créations sont des Invitations à Rire et à Méditer. Oui, c’est cela. Au fond, j’écris des I.R.M. qui devraient être remboursées elles-aussi par la Sécu… |
Date de l'interview : Mai 2015 © Des encres sur le papier