Parlez-nous un peu de vous Tiffany Schneuwly...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? C’est un peu difficile pour moi de répondre à cette question car, aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours écrit. Sitôt que j’ai su faire bon usage de l’alphabet, j’ai commencé à gribouiller des petits contes et des poèmes qui, plus tard, ont fini par se transformer en nouvelles puis en romans. J’ai la chance d’avoir une imagination débordante. L’origine de cette imagination, par contre, n’est pas un mystère pour moi. Quand j’étais petite, ma maman avait pris l’habitude de me raconter des histoires pour me border. Alors, très vite, j’ai eu envie de créer mes propres histoires ! Quels sont les auteurs qui vous ont inspirés ? Depuis que j’ai appris à lire, j’ai dévoré de nombreux livres et je me suis d’abord accrochée aux histoires plutôt qu’à leurs auteurs. Jusqu’à ce que je tombe sur les livres d’Annie Pietri, de J.K.Rowling, de Pierre Bottero, de Serge Brussolo et de D.J.MacHale. Ce sont des auteurs que j’ai particulièrement aimés et dont j’ai pris l’habitude de lire leurs nouvelles œuvres au fur et à mesure de leur parution. Si, un jour, on me dit que l’on ressent leur influence dans mes propres écrits, je le prendrai comme un merveilleux compliment ! Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Le personnage dont je suis la plus proche est sans aucun doute Mercedes dans "Le Requiem d’un Soupir" pour une raison toute simple : Je me suis énormément inspirée de mon propre vécu pour écrire son histoire qui frôle l’autobiographie. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Je me sens à la fois heureuse et anxieuse. C’est un tel plaisir de voir ce petit objet si précieux, ce bébé littéraire qui, à la base, n’était rien de plus qu’un rêve, qu’une pensée envolée. Et puis, je me rends ensuite compte que cette petite pensée va être découverte par des lecteurs et j’appréhende leurs réactions. L’avis des lecteurs compte beaucoup, même si, au fond, ce qui compte avant tout c’est de croire en soi et d’être fier de son travail. Mais recevoir des encouragements est tellement bénéfique ! Tout comme les critiques qui, même si elles sont parfois difficiles à accepter, nous permettent d’avancer. Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? La première fois que j’en ai reçue, ça m’avait blessée. Mais, au fil des histoires que j’écris, je me rends compte que ces critiques étaient effectivement fondées, bien justifiées. C’est avec du temps et de la pratique qu’on s’améliore et je suis heureuse d’avoir pu m’en rendre compte. Mais, bien sûr, il faut que les critiques restent objectives et constructives ! Avec quel(s) auteurs aimeriez-vous travailler ? Dans les auteurs connus, ça me plairait beaucoup de travailler avec Annie Pietri, même si nous n’écrivons pas le même genre puisque ses histoires ne sont pas des romans fantastiques, mes des romans historiques. J’ai toujours trouvé que les auteurs qui se frottent à ce genre de littérature sont bien courageux. Avec le fantastique, je crée mes propres règles et si je décide qu’une chose est possible, personne ne peut me dire le contraire. Le roman historique, lui, donne moins de liberté et demande un travail de recherche considérable à fournir. Dans les auteurs moins connus, je réponds sans hésiter Suzanne Vanweddingen pour la simple et bonne raison que j’écris déjà avec elle et qu’elle m’a permis de m’améliorer et d’avancer sur le chemin de la littérature. Ma plume d’aujourd’hui lui doit énormément et si l’expérience était à refaire, je la referais avec elle ! |
Cela a-t-il été compliqué de faire publier
votre premier manuscrit et comment cela s’est passé ? Disons que le plus difficile n’a pas forcément été de trouver un éditeur, mais plutôt un éditeur correct. Entre les comptes d’auteur affichés et les comptes d’auteur masqués derrière un semblant de compte d’éditeur, il a fallu être vigilant. Lorsque j’ai voulu publier mon premier roman, j’avais reçu plusieurs propositions de contrat qui n’étaient pas forcément honnêtes et par le biais desquelles on me proposait de me publier si, en contrepartie, je versais une somme d’argent pas franchement raisonnable. Quand j’étais aux études, j’ai eu la chance d’avoir Jean-François Haas (publié aux éditions du Seuil) comme professeur de littérature. Il a gentiment accepté de lire les propositions de contrat que j’avais reçu et de m’aiguiller dans le choix d’un éditeur. Avant de signer un contrat, il est important de bien se renseigner sur le monde de l’édition. C’est à mon avis ce qui est le plus difficile. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Oui et, si je ne l’avais pas fait lire, je n’aurais certainement pas publié le moindre livre à ce jour. J’ai toujours aimé écrire, mais je n’avais pas vraiment pensé à publier mes histoires. Je les rédigeais juste pour le plaisir que me procurait le fait de m’évader dans des mondes que j’inventais. Puis, ma maman a lu ma première histoire et c’est elle qui m’a soufflé l’idée de la publication. J’ai envoyé le manuscrit pour lui faire plaisir, sans trop y croire. Il faut dire aussi que, lorsque j’ai écrit ma première histoire, les lecteurs ne se bousculaient pas forcément devant ma porte pour me lire ! Mais depuis que j’ai été publiée, je trouve plus facilement des gens intéressés à me donner leur avis sur mes projets en cours, ce qui est vraiment très agréable. Aujourd’hui, je n’imaginerais pas soumettre une histoire à un éditeur sans l’avoir fait lire à plusieurs personnes au préalable. Quels sont vos projets ? Continuer d’écrire ! J’ai plusieurs projets que je suis en train de travailler ou qui sont rangés dans un coin de ma tête et qui attendent que je puisse leur consacrer du temps. Au-delà de l’écriture, j’ai un autre projet que je rêve depuis longtemps de réaliser : celui de mettre en scène une comédie musicale que j’ai écrite. Un jour où l’autre, je m’attaquerai à ce projet en priorité ! Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Mon univers est plutôt vaste puisque je me réfugie dans tout ce qui touche de près ou de loin à l’imaginaire. Dans certaines de mes histoires, le fantastique est très discret, dans d’autres, c’est carrément de la fantaisie que je vous jette à la figure. Je ne sais pas encore si je me cherche ou si je vais bloquer ma plume sur un style en particulier. J’aime bien ce côté polyvalent et varié. A vous de me dire, en découvrant mes romans, si suivre plusieurs chemins est la bonne décision, ou si je dois plutôt me limiter à un genre ! |
Date de l'interview : Janvier 2013 © Des encres sur le papier