Parlez-nous un peu de vous Vanessa du Frat...
D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ? Quand j’étais plus jeune, ma petite sœur me réclamait toujours des histoires, du coup je me suis mise à inventer des personnages, leurs aventures… Ayant toujours été une grande lectrice (moins maintenant par manque de temps), les livres étaient pour moi une sorte de refuge, un univers alternatif, un moyen de s’évader de la réalité pendant quelques heures. J’ai voulu moi aussi mettre par écrit mes histoires, pour les partager avec d’autres. Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ? Certains livres m’ont donné le goût de la lecture, puis de l’écriture. J’ai commencé avec le Club des Cinq, à l’époque, et j’étais passionnée par les aventures de ces quatre enfants et de leur chien, puis j’ai découvert les livres de Philippe Ebly et la science-fiction… On peut dire que ces deux auteurs m’ont sans doute donné le petit élan nécessaire pour que je me mette à l’écriture. Maintenant, il y a des auteurs qui m’ont beaucoup marquée par la suite, par exemple René Barjavel, un écrivain qui s’est accompli dans tous les genres (aussi bien le roman fantastique, la science-fiction, le thriller, la pièce de théâtre, l’essai philosophique…) et dont l’écriture me touche beaucoup. Dans des registres complètement différents, il y a également Virginia Andrews et Michael Crichton. Je ne sais pas si l’on peut dire qu’ils m’ont inspirée, mais j’admire leur travail. En tant que scientifique (j’ai une formation de biologiste), je suis attirée par les thrillers scientifiques et par les romans qui traitent de thèmes liés à la biologie, et plus particulièrement à la génétique. Je suis aussi attirée par la médecine et l’informatique. Tout ça, c’est mon petit côté Michael Crichton. Mais j’adore aussi les histoires de familles, les relations entre personnages, les drames psychologiques… Mon côté Virginia Andrews Parmi tous vos romans, de quels personnages êtes-vous le plus proche ? Pourquoi ? Ma saga suit la vie et l’évolution de nombreux personnages, et je pense que je suis proche de chacun d’entre eux à un moment ou à un autre. Dans un tome, je vais être plus proche de l’un, dans le tome suivant, c’est l’autre qui me touchera davantage. Mais dans l’absolu, je dirais celui dont je suis le plus proche est Lúka, le personnage principal du premier cycle des "Enfants de l’Ô". Peut-être parce que c’est celui que je connais le mieux. J’ai mis un peu de moi dans chacun des personnages. Aucun ne me ressemble (et encore heureux !), mais ils ont tous un petit quelque chose. Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie d’un de vos livres ? Pour l’instant, je ne peux parler que de la sortie du premier tome des "Enfants de l’Ô", mon premier livre publié. Et cette sortie a été un peu particulière, car j’ai choisi de me diriger vers l’autoédition pour des raisons tout à fait personnelles, réfléchies et légitimes. J’ai donc surtout ressenti le stress de l’éditeur, qui doit tout finir à temps, s’assurer que la maquette est bien faite, que l’imprimeur tiendra ses délais, que le site est fonctionnel… Ayant passé énormément de temps sur ce roman (je l’ai retravaillé pendant un an avec une amie éditrice, puis je suis passée aux corrections, à la maquette, aux devis d’impression, à la création d’une structure me permettant de vendre le livre, à l’ouverture du compte en banque, au design et à la mise en place du site internet…), j’étais surtout très très fatiguée. Je n’ai pas eu vraiment le temps de m’appesantir sur ce que je pouvais ressentir vis-à-vis du texte en lui-même, étant donné que j’étais sous pression avec tout le reste. La veille de la sortie du livre, je me suis carrément mise à déprimer. Petit baby blues, je pense ! Comment réagissez-vous face aux critiques négatives ? Pour le moment, j’ai eu la chance de n’avoir que des critiques positives, sauf une, mais vu que la personne me pourchasse sur tous les sites où se trouve le livre pour le descendre et m’a même retrouvée sur mon blog privé pour me mettre un commentaire, et surtout, que ses arguments sont purement subjectifs et ne correspondent pas au livre qui vient de sortir (mais peut-être plus à la version brouillon que j’avais mise en téléchargement gratuit il y a sept ans, encore que…), je pense qu’il s’agit plutôt de quelqu’un qui a un sérieux problème à régler et qui se venge de cette manière. Du coup, je ne peux pas être touchée. Par contre, je suis très énervée. Pour la suite, j’imagine que je serai un peu triste que quelqu’un n’ait pas apprécié le livre, mais on ne peut pas plaire à tout le monde. J’attends encore la personne qui viendra me dire que mon bouquin est la preuve qu’il ne faut surtout pas faire de l’autoédition… Mais jusqu’à maintenant, c’est plutôt l’inverse qui se produit. |
Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Il y a une personne, mais comme je vais travailler avec elle prochainement et qu’on ne veut pas trop ébruiter tout cela, je préfère taire son nom pour le moment ! C’est quelqu’un qui m’est très proche, très cher, et que je connais depuis de nombreuses années. Ce sera une première expérience d’écriture à quatre mains, et j’avoue que je n’ai aucune idée de la manière dont cela va se passer ! Mais ce dont je suis sûre, c’est qu’on va beaucoup rigoler. Après, si l’expérience est concluante, pourquoi ne pas la renouveler avec d’autres ? Cela a-t-il été compliqué de faire publier votre premier manuscrit et comment cela s’est-il passé ? Alors, oui et non. Dès le départ, je m’étais décidée pour l’autoédition. J’ai publié mes romans sous forme de feuilleton sur mon site internet, pendant des années. La saga a obtenu un certain succès, et les lecteurs ont réclamé une version papier. Je travaille dans le milieu de l’édition (je suis correctrice, et j’ai fait de nombreux salons avec une des maisons avec qui je travaillais à l’époque, ce qui m’a permis de rencontrer beaucoup d’autres écrivains), et mes amis auteurs ou éditeurs m’ont tous conseillé de tenter l’édition « classique », donc à compte d’éditeur. La personne avec qui je partageais ma vie à l’époque me poussait aussi dans cette direction, et j’ai fini par céder, plus pour que tout le monde me fiche la paix que par réelle envie. J’ai donc envoyé mon manuscrit à quelques maisons qui m’intéressaient (cinq, pas plus. Des maisons spécialisées dans la littérature de l’imaginaire ou qui avait une collection adaptée, et une certaine taille, car une petite maison ne prendra pas le risque de publier une saga), j’ai reçu trois refus, une acceptation et un silence de la part de la dernière (qui a de toute évidence laissé tomber le manuscrit lorsque je l’ai informée qu’il avait été accepté ailleurs et qu’il fallait qu’elle me donne une réponse rapidement). Au final, je ne me suis pas entendue sur les termes du contrat avec la maison d’édition qui avait accepté le manuscrit. J’ai été soutenue dans cette décision par mes amis auteurs et éditeurs, qui sont tous revenus sur leurs conseils et m’ont finalement dit que la meilleure solution était l’autoédition. Après tout, je faisais ma promo sur internet depuis 12 ans, le roman était prêt à être publié, je pouvais gérer sans souci la création d’une plateforme de vente, et j’avais les compétences nécessaires à la publication d’un roman. Seul hic : la diffusion. Mais j’ai choisi une publication principalement numérique, même si une édition limitée tirée à 300 exemplaires et numérotée est parue le 30 novembre 2013, une dizaine de jours avant la sortie de la version électronique. Un peu moins de deux mois après la sortie, il me reste moins des deux tiers du stock papier, qui se vend mieux que le roman au format numérique, malgré la grosse différence de prix (21 € pour le format papier, 3,50 € pour le format électronique). Certains lecteurs ont même acheté le livre papier après avoir lu le livre numérique. Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ? Oui, bien sûr ! Enfin, il faut aussi voir ce qui représente mon « entourage » ! Plusieurs de mes amis sont auteurs également, donc mon entourage est un peu plus spécialisé que d’autres… Dans le cas du premier tome des "Enfants de l’Ô", le premier jet a été lu par de très nombreuses personnes, vu qu’il était téléchargeable gratuitement. Mon site permettait aux lecteurs de laisser des commentaires, j’ai pu recevoir pendant des années l’avis de mon public cible, ce qui m’a beaucoup aidée. Les trois tomes suivants ont été en ligne également (même s’ils ne sont plus disponibles actuellement), et je vais poursuivre la publication en ligne de la suite, pour les lecteurs qui me suivent depuis des années. Par respect envers eux, premièrement, vu que j’avais dit dès le départ que l’intégralité de la saga serait publiée sous forme de feuilleton, mais aussi parce que leurs commentaires me sont précieux. Maintenant, est-ce que je le fais lire à ma famille ou à mes amis qui ne sont pas dans le monde de l’édition ? Non, car c’est un premier jet, et je préfère qu’ils lisent une version aboutie (ou rien du tout, tant qu’à faire ! Autant ça ne me dérange pas d’être lue par des inconnus, autant je n’aime pas du tout savoir que les gens de ma famille me lisent. Mais bon, je ne peux pas les empêcher de le faire quand même !). Quels sont vos projets ? Pour le moment, je planche sur la réécriture du début du tome 2. Il faudra ensuite que je le corrige, puis que je passe à la publication. Mine de rien, cela représente énormément de travail, donc je n’ai pas vraiment d’autre projet pour l’instant. J’ai cependant très envie de reprendre un roman que j’ai écrit il y a une douzaine d’années, un one-shot de littérature générale. Mais il est évident qu’il passera après la saga. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ? Vu que je suis très très nulle pour présenter mon roman, je vais simplement mettre la quatrième de couverture du premier tome (que je n’ai pas écrite, des amis s’en sont chargés, et heureusement !). « Alia, 2340 Un étrange signal apparaît sur les écrans de surveillance ECO. Ludméa, jeune stagiaire envoyée sur le terrain pour chercher son origine, se retrouve en pleine tempête, au cœur de la forêt de Gonara. L’affaire semble intéresser de près Ruan Paso, directeur adjoint des départements militaires pour la recherche scientifique, un homme plein de secrets. Terre, 2066 Les jumeaux Line et Lúka tentent de survivre sous le joug d’un père violent, obsédé par ses manipulations génétiques. Leur existence triste et routinière est chamboulée le jour où Lúka désobéit aux ordres en laissant s’évader un sujet d’une importance capitale… ce qui ne restera pas sans conséquences pour le futur.Les Enfants de l’Ô nous fait voyager entre deux mondes, deux époques et nous fait découvrir les destins croisés de personnages énigmatiques. Mêlant saga familiale, drame psychologique et science-fiction, ce premier tome pose les jalons d’une série qui s’annonce captivante. » J’espère avoir donné l’envie aux lecteurs d’aller jeter un œil sur le livre… Des amis ont réalisé une petite bande-annonce, donc je mets le lien ici : http://www.youtube.com/watch?v=YT_EMihAOV0 Site : http://lesenfantsdelo.com/ |
Date de l'interview : Janvier 2014 © Des encres sur le papier